Extinction de la raison
On se souvient de l’occupation illégale de la place de la République, organisée par le mouvement Nuit debout, à l’occasion des débats relatifs à la loi Travail. Trois ans plus tard, le même groupe a contribué aux festivités parisiennes par le blocage de la place du Châtelet, après avoir squatté le centre commercial Italie 2, « symbole du capitalisme » triomphant – le tout pour dénoncer l’« inaction climatique ».
Et les autorités de n’avoir rien à y redire, tant que le pacifisme de façade prévaut : le folklore des AG assis sur des bottes de paille et la recyclabilité des banderoles postsoixante-huitardes en lin bio ont presque fait oublier qu’en démocratie, la majorité « subissante » souvent se tait, mais n’en souffre pas moins. Anne Hidalgo a même indiqué soutenir cette action militante, tandis que la ministre de l’environnement Élisabeth Borne disait ne pas pouvoir « être contre quand les gens se préoccupent du climat », la ligne jaune restant celle de la violence. En pénétrant la « ZAD de Châtelet » cet automne, on tombait nez à nez avec un amoncellement de trottinettes en libre-service sous le gardiennage prudent des forces de police postées en « réserve d’intervention ». Ce n’étaient là que les prémices de l’opération de vandalisme d’ampleur menée début décembre par la même organisation et ayant conduit à la mise hors service illégale de 4 000 de ces véhicules, sur l’ensemble du territoire.
Il faut croire que les « nouvelles mobilités » ne sont jamais assez « douces » pour Extinction Rébellion. Hors de la stricte décroissance, point de salut ! Jamais en reste quand il s’agit de récupération idéologique, l’extrême gauche militante a justifié ce sabotage en taxant ces moyens de locomotion de « briseurs de grève », permettant aux usagers de continuer à se déplacer malgré les mouvements sociaux ! •