Libertinage : que la fête recommence !
LLe confinement a eu ceci de charmant qu'il a permis moult théories sur nos comportements amoureux et pratiques sexuelles, théories délivrées des contraintes habituelles du réel. Tablant sur notre besoin de sécurité affective, les psys, à commencer par Boris Cyrulnik, prédisaient ainsi le renouveau des amours romantiques, au moment même où les Français s'abandonnaient aux joies du papillonnage et de la consommation compulsive du prochain sur la Toile.
Les chiffres en témoignent : 38 % d'augmentation de visionnages de films porno en France pendant le confinement, auxquels il faut ajouter une hausse de 27 % des messages envoyés au mois d'avril sur les applications Tinder, Meetic et Okcupid. La fonction « Passeport » sur Tinder, permettant de draguer à l'échelle planétaire en supprimant la géolocalisation, était jusque-là payante. Offerte en accès libre pendant la crise sanitaire, elle a permis à quelque 175 millions de personnes dans le monde de s'adonner aux jeux de l'amour à distance et du hasard numérique selon Group Match qui édite plusieurs applications de rencontres. Beaucoup ont sans doute cru à ces passions sans frontières se riant des obstacles. L'illusion, certes, n'a pas duré. Faut-il pour autant le regretter ?
DJ à ses heures perdues et accessoirement de confession libertine, Martin, 33 ans, beau gosse au regard à la James Dean, parle de cette période dans une salve de rires : « Quand Tinder a débloqué sa fonction Passeport, ce fut de la folie à l’état pur. Je n’ai jamais autant tchatché. Mais entre les filles exotiques qui cherchaient des pigeons au portefeuille bien fourni et ces autres Américaines qui fantasmaient sur un French Lover, on était vite frustré et, en fin de compte, vite lassé. » Scrupuleusement respectées par les adeptes du libertinage, à en croire notre interlocuteur, les mesures sanitaires ont surtout bouleversé le travail des professionnels du divertissement charnel. Maîtresse Gladys, une dominatrice quadragénaire, a dû réviser sa stratégie commerciale : « J’ai passé deux mois à travailler sur ma commu