Notre belle famille
Théories fumeuses sur le 11-Septembre, soutien pavlovien à Macron, insulte aux flics : dès qu’il y a une énormité à sortir, on peut compter sur Mathieu Kassovitz. Sa dernière trouvaille : tombé sous le charme d’assa Traoré, soeur du délinquant prétendu victime de la gendarmerie, l’enfant du cinéma souhaite rendre hommage au combat d’une si vertueuse famille. « Il y aurait un film à faire sur l’histoire d’assa Traoré, la soeur d’adama, son combat, la violence étatique autour de cette histoire, le manque d’éthique et de respect pour les gens qui souffrent… » a déclaré l’acteur-réalisateur au Parisien.
« Éthique », « respect », voilà des concepts qui collent parfaitement à l’échelle des valeurs de la famille (polygame) Traoré, dont Kassovitz est devenu l’un des plus zélés soutiens. Avec d’autres rescapés des quartiers sensibles – Yannick Noah, Camélia Jordana, Éric Cantona.
Au mitan des années 1990, Kassovitz avait réalisé La Haine en mettant à l’écran un autre jeune homme bien né, Vincent Cassel. Tous deux découvraient la banlieue et ses tensions avant de rentrer le soir dans un appartement à digicode. La crédibilité du film fut sauvée des grimaces de Cassel par Saïd Taghmaoui et Hubert Koundé qui savaient de quoi ils parlaient.
Vingt-cinq ans plus tard, le camarade Kassovitz s’est peut-être déjà mis en quête d’une actrice échevelée pour incarner la passionaria Traoré. Histoire de faire réellement connaissance avec le clan, on pourrait lui suggérer d’embaucher l’un des frères Traoré comme comptable. À propos de famille, le fils du réalisateur Peter Kassovitz devrait méditer le refrain du chanteur Renaud : « Camarade bourgeois, camarade fils à papa, regardetoi ah ah ah ! » •