Chasses Internationales

Spiritueux Les whiskys d’écosse

- Par Les Frères Poussière

Alors que l’on distille désormais du whisky un peu partout autour de la planète, l’écosse reste encore et toujours sa mère patrie pour de nombreux amateurs. Il faut dire que ses grandes marques qui l’ont popularisé et imposé offrent encore et toujours un rapport qualité-prix presque imbattable. Petit tour d’horizon des grands noms qui font le scotch.

◆ Tous les connaisseu­rs vous le diront: Lindores, petit village situé à mi-chemin entre Perth et St Andrews, au sud-est de l’écosse, est considéré comme le berceau du scotch whisky. On a retrouvé dans les archives nationales une écriture comptable datant de 1494 qui atteste que huit bolls de malt (environ 1 200 kilos, la boll étant une ancienne mesure écossaise pesant un peu moins de 150 kilos) ont été fournies au frère John Cor « to make aqua vitae, by order of the King ».

Cinq siècles plus tard, l’écosse écoule 42 bouteilles de whisky par seconde (pour le total annuel effarant de 1,3 milliard de cols*) et accueille 2 millions de touristes* chaque année dans l’une de la centaine de distilleri­es ouverte au public. S’il ne vous a pas été possible d’aller in situ cette année vérifier la qualité de la production locale, soyez rassuré(e), ni le confinemen­t, ni le virus n’ont eu d’impact sur une industrie qui tourne à plein régime depuis le début des années 2000. Au pire, ce qui n’a pas été vendu aujourd’hui sera probableme­nt vendu (un peu) plus vieux et (un peu) plus cher demain. Les grandes marques n’ont en rien perdu de leur capacité à innover et à communique­r.

C’est ainsi que Johnnie Walker – 200 ans tout rond cette année – a annoncé pendant l’été qu’il envisageai­t de commercial­iser son blend dans une bouteille en… papier dès 2021. En attendant, on pourra toujours s’offrir l’une de ses quatre couleurs (rouge, verte, noir ou bleu) dans son iconique flacon carré, avec une préférence pour Johnnie Walker Green Label (70 cl, 43 %, 49 euros), la seule version tourbée. Toujours côté blend (ce sont des whiskies assemblés à partir d’eaux-de-vie d’orge maltée et de blé), Pernod-ricard a créé l’événement l’année dernière avec le lancement

de Chivas Regal XV (70 cl, 40 %, 54 euros), un 15 ans d’âge dont une partie des whiskies a été affinée en fût de cognac grande champagne. Pas aussi complexe que le cultissime Chivas 18 ans mais bien plus aromatique que le classique 12 ans, on sent bien l’apport de l’eau-de-vie de vin charentais­e.

Glenfiddic­h aussi fricote du côté du vin – vin de champagne mais chut, il ne faut pas le dire – depuis 2019 avec son 23 ans Grand Cru mais aussi de la bière avec Glenfiddic­h IPA Cask. Mais chez le leader mondial des single malts écossais (la catégorie des whiskies distillés à partir d’orge maltée exclusivem­ent), la valeur sûre, c’est Glenfiddic­h 15 ans (70 cl, 40 %, 35 euros), une merveille d’onctuosité

et d’équilibre grâce à son affinage selon la méthode solera.

De son côté, Aberlour s’est imposé auprès des amateurs avec des whiskies à fort degré. A’bunadh (“origine” en gaélique) affiche plus ou moins 60 %, selon le lot et Casg Annam (“fût rare” en gaélique) 48 % tout rond. La puissance au service de l’élégance, même s’il n’est pas interdit d’ajouter un peu d’eau, à la mode écossaise. D’ailleurs, nos cousins celtes s’étonnent toujours de voir les Français déguster leur whisky sec ou sur glace.

En parlant d’eau, poursuivon­s notre visite dans la vallée de la Spey et de son affluent Livet, direction Macallan et Glenlivet, la bien nommée. La première vient d’inaugurer sa distilleri­e 2.0. Oubliez la ferme XIXE siècle

avec ses murs en pierre, son toit de chaume et sa cheminée pagode. Et bienvenue dans la distilleri­e des temps modernes. Macallan/ Tesla, même combat. Bien sûr, les puristes sont ébranlés mais le nouvel outil est bluffant de modernité. Et comme côté whisky, la marque est plutôt revenue à nos anciennes amours (le fût de xérès), on apprécie encore plus ce bon vieux Macallan 12 ans Sherry Oak (70 cl, 40 %, 95 euros).

Depuis quelques années, Glenlivet communique beaucoup sur l’augmentati­on de sa capacité de production et sa volonté de devenir le single malt le plus vendu au monde (la marque grignote petit à petit son retard sur Glenfiddic­h), un peu moins sur ses whiskies.

Pour un peu, on en oublierait presque que les versions âgées sont somptueuse­s, que ce soit The Glenlivet 18 ans, 21 ans et surtout 25 ans (70 cl, 43 % et respective­ment 80, 225 et 399 euros).

À l’heure où les whiskies sans compte d’âge envahissen­t les étagères, il ne faut pas trop tarder pour profiter encore de ces nectars à des prix abordables. D’ailleurs, Glenfarcla­s avait marqué les esprits avec l’ajout d’un 40 ans d’âge dans sa gamme permanente en 2010 et surtout son prix, 400 euros à sa sortie. On le trouve aujourd’hui entre 700 et 1 000 euros. Plus cher mais toujours aussi bon. C’est toujours l’intérêt des valeurs sûres.

■ (*) Source : Scotch Whisky Associatio­n.

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