“Un appel aux dons pour le Burkina ”
ENTRETIEN AVEC PASCAL MARION-BOURGEAT Guide de chasse professionnel ACP, président de l’association Masare de lutte antibraconnage au Burkina Faso
Quelles sont les nouvelles en provenance du Burkina Faso ? Le pays n’a pas retrouvé sa quiétude en dépit de la pandémie et de la fermeture des frontières. Les attaques les plus fréquentes ont le plus souvent lieu dans le Nord et le Sud-est. Elles sont quasiment quotidiennes. Le Burkina cherche à s’associer à ses voisins pour contenir la pénétration du terrorisme. La Côte d’ivoire, appuyée par la France, est de ceux-là et est appelée à jouer un rôle de plus en plus central dans la région.
À quand remonte votre dernière mission de formation à la lutte antibraconnage ?
La dernière formation que nous avons menée avec Masare remonte à janvier 2019. Elle a été dispensée sur la réserve de Nazinga en collaboration avec Benjamin Bassono de Nahouri Safari.
Avez-vous des échos sur l’économie au niveau local, privée du tourisme et du tourisme de chasse ?
La faune sauvage est-elle menacée ?
La chasse est restée ouverte en 2020 uniquement sur la réserve de Nazinga en revanche aucun safari n’a eu lieu cette année. La situation économique locale est désastreuse, les pisteurs et les personnels des camps se retrouvent sans travail et donc sans revenus. La faune sauvage est effectivement en danger en raison des djihadistes mais également parce que les populations locales braconnent afin de nourrir les familles.
Les zones où vous chassiez et formiez à l’antibraconnage sont-elles confrontées à l’exode vers le centre du pays ?
À ma connaissance, la population qui travaille avec le tourisme et la chasse a quitté le Sud-est du fait de représailles par les terroristes.
Vous préparez une opération de soutien aux populations avec Massare. En quoi consiste-t-elle ?
Nous sommes en contact avec Benjamin Bassono et quelques guides et pisteurs. Nous avons effectivement en cours un projet sur le Campement de l’éléphant à Nazinga afin de financer une clôture d’enceinte destinée à la protection des éco-gardes sur place dont le coût s’élève à environ 15 000 euros. Nous allons également soutenir un pisteur sans travail, propriétaire d’un peu de terre et qui voudrait créer un poulailler dont le coût est de 780 euros. Masare financera une partie de ces sommes. Nous avons déjà commencé à récupérer des fonds via nos sponsors et nous lançons donc un appel aux dons. Masare est déclarée d’intérêt général. Les dons ouvrent droit à une réduction d’impôts de 60 % pour une entreprise et 66 % pour un particulier.
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