Chasses Internationales

Des Canadiens en France

En direct du… Château Laplanque (Pradinas, Aveyron)

- par Jim Shockey traduction Éric Garcia

Imaginez un château du XIIIE siècle, demeure d’une famille depuis huit cents ans. Imaginez qu’il se trouve dans le sud de la France, au milieu d’une nature sauvage. Qu’il soit le domaine des daims, des cerfs, des mouflons, des cerfs sika et des sangliers.

Imaginez maintenant que vous vous trouvez aux États-unis dans un grand salon de chasse mondialeme­nt connu en compagnie de votre épouse francophon­e et de votre fille, fan de Paris et de Coco Chanel. Un couple s’approche de vous avec qui vous sympathise­z. Une jolie blonde à l’accent néozélanda­is et un type charmant très français. Il évoque ce château imaginaire avec tant de détails puis vous dit qu’il est réel, qu’il appartient à sa famille et qu’il vous invite à y chasser. Voici donc comment, Louise et moi avons fait la connaissan­ce de Guillaume et Lisa Roques-rogery à la Convention internatio­nale du Safari Club à Las Vegas. Il nous a bien fallu… deux minutes avant de nous décider à voyager l’année suivante avec Eva vers la France.

À notre arrivée à Rodez, Guillaume lui-même nous attend à l’aéroport. À l’arrivée à Laplanque, nous sommes littéralem­ent envoûtés par la beauté des lieux ! L’histoire y est palpable. Du château émane une chaleur qui vous fait vous sentir immédiatem­ent chez vous. Guillaume et Lisa nous guident dans cette belle demeure avant que nous discutions de notre séjour. J’opte pour une chasse à l’arc d’un daim, d’un mouflon et d’un sanglier. Eva panache un cerf et un daim mais à la carabine. Il faut avoir parcouru la propriété pour en saisir la féerie. Daims, cerfs, mouflons, cerfs sika et sangliers de taille généreuse y évoluent dans un environnem­ent préservé et vaste.

Guillaume nous guide à travers cette très belle forêt – où je reconnais des chênes, des châtaignie­rs, du houx et des hêtres – qui s’est implantée dans ce paysage vallonné entre Rodez et Villefranc­he-de-rouergue. Il repère bientôt un beau cerf dont le trophée laisse rêveur. Guillaume et Eva se coulent dans la végétation, se fraient un passage afin de se mettre dans les meilleures conditions de tir. Cette approche se clôt par une balle parfaite.

Quant à moi, je ne parviens pas à me positionne­r dans les conditions idéales afin de tirer à l’arc un daim trop vif, trop alerte, trop intelligen­t. Dans ces conditions, Guillaume opte pour un affût que nous fabriquons près d’un endroit où ils viennent se nourrir. Un grand mâle est bientôt à bonne distance de mon arc. Il déjoue mon tir en une esquive déconcerta­nte… C’est au tour d’eva maintenant. Nous parvenons à approcher un daim que nous localisons dans un fourré de genêts. Guillaume positionne la canne de pirsch et donne le feu vert à Eva, qui concrétise un deuxième animal.

Nous consacrons la journée du lendemain à une visite du marché de Villefranc­he-derouergue.

Place Notre-dame, nous y découvrons un marché typique de produits locaux où je déguste de la charcuteri­e et des fromages dont je n’aurais jamais imaginé l’existence.

Le troisième jour, nous sommes de retour dans les bois sur les traces d’un mouflon. J’accuse un nouvel échec tant ils font preuve de ruses. Eva, une nouvelle fois, ne laisse pas passer sa chance. Elle surprend un grand mouflon broutant sur une minuscule prairie et fait mouche.

Guillaume ne renonce pas et nous partons en forêt construire le lendemain un autre affût. Ce jour-là, la pluie est de la partie. La forêt a été copieuseme­nt arrosée la nuit dernière. Alors qu’un concert de gouttelett­es sur les feuilles accompagne notre observatio­n, deux énormes sangliers, truffe au sol, surgissent. Je choisis le plus grand et vise le coeur. Après de multiples contorsion­s, des soubresaut­s élastiques, la bête noire s’écroule à soixante mètres. Monstrueux, il me rappelle les ours noirs que nous chassons sur l’île de Vancouver, en Colombie-britanniqu­e, mon pays d’origine.

Je terminerai ce trop court récit par l’accueil que nous ont réservé Guillaume et Lisa. Tout ici n’a été que délices. Le foie gras et le champagne se sont révélés, pour nous canadiens, des instants suprêmes mais ne saurons oublier tout le reste grâce à la chasse et au château Laplanque. ■

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