Chasser, c’est vivre !
Que pensez-vous du RIP et des décisions de Barbara Pompili ?
Son propos émane de la vague urbaine, de ces gens perchés sur leur trottoir bitumé parisien et qui prétendent imposer leur pensée unique à tous et notamment aux ruraux qui connaissent la nature contrairement à ces faux écolos guidés par une vision abstraite.
À terme, plus d’animaux dans les cirques, les zoos et fin des spectacles animaliers ?
Rappelons qu’il a fallu 15000 ans pour domestiquer l’animal. L’homme a dressé des chiens de troupeau pour diriger les moutons, puis des chiens de chasse, des chiens de garde. Il a domestiqué des vaches à viande et à lait. Il a chassé les animaux sauvages avec lesquels nous partageons l’espace naturel. On peut parler de centaines de milliers d’années d’opposition entre l’homme et l’animal. Nous sommes loin du monde édulcoré qui nous promet à tous un petit studio bien propret. Le meilleur exemple est le petit chien yorkshire qui est un terrier, excellent chasseur. Ce pauvre animal se trouve aujourd’hui dans des appartements de vieilles dames, sans but, sans vie et sans émotions. Au sujet des cirques, je n’aime pas l’animal qui sert de faire-valoir au dresseur, parfois cela me gêne mais je garde au fond de moi une admiration pour ces hommes et femmes qui parviennent à contrôler dix lions en même temps. Une étude scientifique à l’initiative du ministère de la Transition écologique a prouvé que les animaux de cirques ne sont pas malheureux. Ils ne s’ennuient pas car ils ont une activité prenante. Cette étude dort dans un tiroir du ministère.
La chasse est-elle anachronique ?
Bien sûr que non, elle est la vie. Enfant, je portais le carnier de mon père, traversant les marais, longeant les étangs, chassant dans le secret de la nature aux pieds des Pyrénées. Nous interdire la chasse, c’est nous tuer! Le chasseur endosse le rôle de régulateur d’espèces. La chasse est aussi un art. Prenons l’exemple de la chasse à courre fortement décriée par cette vague urbaine. La supprimer serait anéantir le chien porcelaine, l’anglo-français et ces milliers de grands chiens de meutes dont les races seraient décimées à jamais. Les opposants mentent en propageant l’idée que ces chiens sont attachés, assoiffés, battus, abandonnés.
Pour moi, l’écologie c’est quand enfant je montais dans les arbres jusqu’à un nid de buses parce que j’avais repéré leurs fientes au sol, je les observais suivre le cours de la nature. J’ai grandi
à la campagne et suis resté puceau bien après l’âge de 20 ans, je ne m’intéressais qu’aux animaux. Je passais mes journées et mes nuits dans la nature. À 15 ans, mon père me laissait partir une semaine seul dans les bois avec mon aigle qui chassait et me nourrissait. Il attrapait des chevreuils, des lièvres, je les faisais cuire et, lui, les mangeait crus. Une fois, je l’ai perdu pendant trois jours. Il était parti derrière un grand tétras et m’avait heureusement attrapé un lièvre peu avant, ce qui m’a permis de survivre. Mes tantes reprochaient à mon père son irresponsabilité. Il répondait qu’il préférait me savoir seul dans la nature qu’en ville sur une Mobylette.
Comment se mobiliser face au terrorisme de la pensée unique ?
La chasse est notre raison de vivre. Les extrémistes, très actifs, se cachent derrière leurs ordinateurs. C’est nous qui avons raison et nous devons le faire valoir. L’homme ne doit pas se laisser dévier par le Net, le téléphone, la ville. C’est la Nature qui éveille sa sensibilité. J’ai parfois réussi à me faire entendre de gens farouchement opposés à la chasse. Nous ne devons céder aucun centimètre de terrain et ne jamais nous taire. Nous devons faire front.
Est-il possible d’être chasseur et aimer les animaux ?
J’ai une mission, je détiens en captivité des aigles, des loups, des singes, des perroquets, des oiseaux, des cerfs pour des tournages de films. La totalité de mes films contient toujours un petit message envers la protection de l’espèce représentée. Je reproduis le grand vautour fauve qui a disparu des Balkans, Certains zoos me les achèteraient jusqu’à 6 000 euros, mais je les offre pour repeupler le ciel des Balkans. J’aide aussi à la reproduction de la perruche d’ouvéa en Nouvelle-calédonie.
Nous, chasseurs, luttons contre la disparition de plus en plus d’espèces. Les naturalistes de la vallée du Loing ont fondé à Fontainebleau voilà soixante-douze ans L’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) qui informe sur les espèces qui s’éteignent et mettent l’accent sur les derniers qui restent en vie grâce aux zoos ou aux éleveurs comme moi. On ne dit pas assez que les parcs zoologiques sont les plus gros contributeurs français pour la nature. Les animaux se reproduisent sans consanguinité et sont sauvés alors que leur milieu naturel a disparu. Si les écolos donneurs de leçons veulent faire des choses utiles qu’ils participent aux efforts que nous déployons.
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