VOTRE HISTOIRE
Un voyage insensé
Lors du visionnage d’un documentaire sur Ungersheim, un petit village alsacien en transition, une idée folle me vient. Je vais partir découvrir ce village à cheval. Nous sommes en décembre 2016, j’ai 19 ans et je décide d’arrêter mes études de langues à la fac pour travailler à Paris afin d'économiser l'argent nécessaire pour mon voyage. Je veux partir seule avec mon cheval Django, un hongre croisé appaloosa de 4 ans. Ce sera son voyage initiatique de fin de débourrage. Nous partons le 1er juin 2017 après cinq mois de préparation. J’ai réussi à économiser 1 000 €. J’ai acheté une selle mixte d'occasion, une tente pour faire du camping sauvage, des chaussures et un peu de matériel pratique de voyage. Mon père m'a prêté ses sacoches, j'ai récupéré un vieux sac militaire pour y glisser mon duvet et quelques vêtements. J’ai deux petits sacs sur les côtés pour la nourriture, ainsi que mon sac à main avec mes cartes et mon opinel. Tous ces bagages plus moi, cela fait environ 100 kg, et j'ai prévu de faire entre 25 et 30 km par jour. Mon cheval va devoir être vaillant et courageux. Je prévoyais de faire demi-tour en cas de souci. Nous partons de Ranchal, un village du Haut-Beaujolais, où habite mon père et où Django réside.
Un long périple
Chaque jour nous partons vers 9 h, d’un pas lent. S’il y a des coins d’herbe, je laisse Django – qui n’a qu’un licol – brouter. A 12 h, nous faisons une pause déjeuner de deux heures avant de repartir pour trois heures de marche. Django vit mieux que prévu le voyage : il se couche chaque soir auprès de moi pour 10 minutes de sieste profonde et réparatrice. Il avance mieux que lors des premiers jours, chaque matin, il hennit doucement en me voyant et il a même pris du poids ! Son bien-être est ma priorité. Chaque soir, je cherche le coin sauvage pour le campement le plus confortable pour lui, et je m’adapte ensuite. Quand nous passons par des fermes, je demande un peu de grain pour Django.
Il m’arrive quelques mésaventures. A Bourg, je perds le chien de mon père, des gens ont dû le garder car mon numéro était sur son collier… Dans le Doubs, ma selle casse et mon père est obligé de m’en amener une autre. Nous avons aussi eu quelques jours de grosses pluies, pas évident de garder le moral et de trouver un abri dans ces conditions. Heureusement, nous sommes tombés sur des personnes accueillantes et chaleureuses qui nous ont aidés. Globalement, l’aventure se déroule bien. Le soleil est souvent au rendez-vous et la bonne humeur aussi !
À l'école de la vie
Après avoir traversé le Champagnole, Bourg-en Bresse, Lons-le-Saunier, Pontarlier ou Belfort, nous arrivons à destination… Nous avons vécu un sacré périple, des journées caniculaires, du matériel cassé en plein milieu de nulle part, les premières traversées de villes pour Django, le moral à zéro puis des joies immenses, de belles rencontres. Voyager à cheval, c’est avoir le temps. Le temps de penser, de regarder le paysage, de chercher un endroit pour la nuit, de voir son cheval évoluer, de se voir aussi. On apprivoise la solitude et le cheval nous aide à le faire. Django est un super cheval de voyage, il a un caractère endurant, cette aventure a permis de le canaliser et de finir son débourrage. J’ai hâte de repartir, un nouveau voyage est prévu en septembre, j’espère que les conditions sanitaires me permettront de prendre la route.
Adélaïde a 19 ans quand elle se lance le défi de parcourir près de 850 km avec son cheval, Django. Le croisé appaloosa a 4 ans et elle termine son débourrage quand ils partent de Ranchal dans le Haut-Beaujolais pour rejoindre Ungersheim, un village alsacien. Une aventure de 35 jours qui les a soudés et qu’Adélaïde a hâte de réitérer.