“Un cadre législatif clair”
THOMAS GUIMBELLOT, PRÉSIDENT DE LA FÉDÉRATION FRANÇAISE DES TECHNICIENS DENTAIRES ÉQUINS (FFTDE). NÉE EN 2013, CELLE-CI REGROUPE
197 PRATICIENS EN ACTIVITÉ.
Quel est le rôle de la FFTDE ? Elle a plusieurs missions. En 2013, ce fut tout d’abord de créer un pôle uni de praticiens parlant d’une même voix pour obtenir des pouvoirs publics une réglementation claire. Cela s’est traduit par la négociation de textes de lois, de décrets et d’arrêtés portant sur l’exercice de cette profession.
Et ses autres missions ?
Médiatiser le métier et ses praticiens auprès du grand public. C’est aussi de veiller à la mise en oeuvre de la nouvelle loi qui porte sur la formation, considérant que l’une de nos missions essentielles est la délivrance du titre Technicien dentaire équin, certification professionnelle (niveau IV, ndlr) délivrée par le ministère de l’Agriculture dont nous dépendons. La FFDTE a contribué à l’établissement du référentiel de compétences, à partir duquel fut établi le référentiel de formation et celui de l’examen, sans oublier la VAE. Chaque année, la FFDTE organise un congrès où les praticiens reçoivent des informations pratiques notamment liées à la formation continue. Quel était le contexte avant la nouvelle loi ?
La corporation vétérinaire refusait la possibilité qu’un certain nombre d’actes de médecine vétérinaire puissent être délégués. La FFDTE a oeuvré pour parvenir à cette transition que la France est le seul pays au monde à avoir opérée. Elle permet à des non-vétérinaires d’exercer, moyennant un certain nombre de contrôles, la médecine vétérinaire.
En quoi a-t-elle modifié l’exercice du métier de technicien dentaire équin ?
En lui apportant un cadre législatif clair définissant le métier, les compétences requises et les actes autorisés aux techniciens dentaires équins. Aujourd’hui, faire appel à ce praticien diplômé et conventionné, c’est avoir l’assurance de s’adresser à une personne exerçant dans un cadre légal en termes de responsabilité civile professionnelle.
Est-ce un métier en tension ? Non. D’un point de vue purement mathématique un praticien d’expérience va avoir 2 000 chevaux à l’entretien, considérant qu’ils sont plus d’un million en France, il y a de la marge. En sachant que tous les chevaux ne sont pas médicalisés, a fortiori en dentisterie équine.
Être diplômé suffit-il pour exercer ?
Non, il faut également que le praticien ait signé une convention d’exercice. C’est un contrat par lequel il s’engage à respecter les règles de déontologie, de bonne pratique du métier sur le plan technique et administratif (factures, compterendus de soins, ndlr.), mais aussi à se maintenir à jour des connaissances de la dentisterie équine, ce qui suppose, et ce depuis le 1er janvier 2020, l’obligation d’une formation continue. Si de mauvaises pratiques sont mises en évidence, le praticien doit les assumer par le fait de comparaître devant une commission disciplinaire créée par la FFDTE et le Conseil de l’Ordre des vétérinaires.
Entre vétérinaires et techniciens dentaires équins, existe-t-il une synergie ?
Oui. Dès 2018 la FFDTE et le Conseil de l’Ordre des vétérinaires ont, dans chaque région, mis en place des vétérinaires référents pour la dentisterie équine. Ils sont des interlocuteurs privilégiés entre leurs confrères de terrain et les techniciens dentaires équins. Aujourd’hui, le client apprécie l’existence autour de son cheval d’une communauté de soins dont l’élément centralisateur est le vétérinaire, communauté où les informations circulent entre les différents partenaires, dont fait partie le TDE, tous tendent à rendre le cheval le plus performant, le plus en forme possible.
Où se former ?
Lycée agricole Mancy de Lons-leSaunier : www.lons-mancy.fr
École européenne de dentisterie équine d’Éghezée, EEDE, (Belgique) : www.formadent.eu
Durée du cursus : 15 mois - 450 heures (théorie : 180 h / pratique : 270 h)
Budget : à partir de 12 508 € (frais pédagogique) + 7 200 € (matériel de dentisterie)