Cheval Magazine

Compositi Pionnier de l’innovation

Instructio­n, sport, course, la marque est sur tous les secteurs. Un équation parfaite entre matériaux, design et technologi­e de pointe.

- PAR CHRISTOPHE HERCY.

Sous l’impulsion de Jacques Guily, père de l’actuel dirigeant, Emmanuel Guily, Compositi est dès sa création en 1990 une marque dédiée à l’équitation. Derrière elle se trouve une entreprise belge, Polymar, dont le coeur de métier est l’injection plastique. Une spécialité dans laquelle cette TPE familiale a la réputation d’être innovante. « Le nom de Compositi, souligne Emmanuel Guily, faisait référence au monde des polymères, de la technicité, de l’innovation. L’ajout du “I” était pour obtenir un nom “italianisa­nt” qui sonne bien. »

Stratégie disruptive

Le fabricant entend tirer profit d’une tendance qui naît en ces années 1990. Dans l’équipement sportif, tout ce qui jusqu’alors était en métal est peu à peu remplacé par des polymères techniques. Ceci se traduit par l’arrivée du Profile, le premier étrier au monde réalisé en polymère. Cet étrier standard d’un nouveau genre va rester dans l’ombre un certain temps. Compositi ne représente alors que 1 % du chiffre d’affaires de Polymar, « aujourd’hui c’est un peu plus de 50 % ». Puis en 1995, le Profile est repéré, la mécanique s’enclenche. « La technique de l’injection permet d’évoluer vers des formes et des fonctions plus complexes » : une voie que Compositi va exploiter à fond car en trois décennies, son offre s’enrichit d’une nouveauté tous les trois ans. Sort le Hotspur, premier éperon aux embouts interchang­eables, puis c’est au tour d’un élément de sécurité, le Matrix, une coque adaptable sur tout type d’étrier empêchant les cavaliers de chausser à fond. En partenaria­t avec l’École vétérinair­e de Liège, Compositi conçoit en 2007 une guêtre très aérée, qui lui vaudra d’être lauréat du Prix de l’innovation à la Spoga, le plus important salon profession­nel d’Europe pour l’équipement du cheval et du cavalier. Le fabricant s’intéresse au confort et conçoit en 2008 l’étrier Reflex avec un plancher large doté d’un amortisseu­r.

Des couleurs au pied

Chose banale aujourd’hui mais inédite à l’époque, Compositi joue sur la personnali­sation de l’étrier avec un modèle, le Premium, décliné en 16 couleurs. Il ouvre une brèche dans les canons de la tradition. À destinatio­n des clubs sera conçu le Coléo, une protection de troussequi­n à visser. Reconnu pour la qualité de ses produits d’entrée de gamme, Compositi amorce un virage en 2015 en créant, à côté des gammes Classic et Kids, la gamme Performanc­e. Elle est composée « de produits très haut de gamme », pour lesquels le design est mis au service de la fonction. Son premier modèle est l’Ellipse, un étrier ovoïde monobranch­e avec oeillets interchang­eables. Viendra l’Éole, plus classique, mais doté lui aussi d’une semelle amortissan­te. En 2018, Compositi s’ouvre au milieu des courses.

Guidé par Bernard Giraud (Sellerie Pégase), est élaboré un étrier de course, le X- Race, 100 g de technicité, et sa version pour l’entraîneme­nt le Jockey training, pesant 120 g. La marque travaille étroitemen­t avec des cavaliers et des jockeys, au premier rang desquels Jérôme Guéry pour le CSO et Olivier Peslier pour le Galop. L’usine de Nivelles (région de Wallonie) abrite une dizaine de presses à injection sur lesquelles s’adaptent les moules. Pour toute la gamme, une quarantain­e ont été conçus dans lesquels sont injectés 35 tonnes de polymère et d’élastomère nécessaire­s à la production annuelle. Selon la complexité du modèle, au développem­ent sont consacrés deux ans en moyenne, l’investisse­ment va de 50 000 à 200 000 €. Des produits de qualité, malins à prix contenu, résument la philosophi­e de Compositi.

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La force de Compositi : design et matériaux d’une viabilité très élevée.

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