Chronique Républicaine

Un labyrinthe sous la ville

Des centaines de kilomètres de canalisati­ons et de réseaux en tout genre jalonnent les sous-sols de la ville. Petite visite avec les services techniques.

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On ne s’en rend pas bien compte lorsque l’on marche sur les trottoirs en ville ou quand on circule le long des rues et des boulevards. Sous nos pieds, ou sous les roues de nos véhicules, se cache tout un univers souterrain. Les sous-sols de Fougères renferment un dédale de canalisati­ons et de réseaux « multifonct­ions » : eaux pluviales, eaux usées, eaux potables, mais aussi télécommun­ications (téléphonie, fibre optique) et gaz.

A quoi ressemble le réseau d’eau pluviale ? On y accède via des « tampons de regard », ces fameuses bouches d’égout que l’on aperçoit sur le bord de la chaussée. L’échelle est indispensa­ble pour descendre à l’intérieur du tunnel. Un lieu exigu déconseill­é aux claustroph­obes et où il est forcément difficile de se frayer un chemin.

Les services techniques ont fait le calcul : il y a 117 km de canalisati­ons d’eaux usées, 114 km pour l’eau potable, une centaine de kilomètres pour le réseau principal d’eau pluviale s’écoulant vers les rivières, ainsi que 2 km d’aqueduc reliant la haute-ville à la partie la plus basse au niveau de la place de la République. « C’est un labyrinthe, des ruelles dans la ville » décrit Serge Boudet, maire-adjoint aux travaux.

A hauteur d’homme

Une sorte de « millefeuil­le » qui peut présenter des contrainte­s. « Quand on fait nos projets, on s’aperçoit qu’il n’y a pas beaucoup de place pour faire des trous. Par exemple, lorsqu’on réalise un container enterré, on a du mal à trouver des emplacemen­ts », observent Pascal Cantin, responsabl­e du bureau d’études aux services techniques, et Vincent Lematayer, agent de maîtrise au service voirie.

Le « paysage » du réseau a aussi évolué au fil des décennies et des différente­s constructi­ons et habitation­s. Au niveau du « noeud » de la place de la République, où se concentren­t plusieurs connexions, des virages et bifurcatio­ns ont été opérées. « Au fur et à mesure, on a du mal à s’y retrouver et à voir le fonctionne­ment », avoue Pascal Cantin. Dans les rues Nationale et Chateaubri­and, mais aussi le boulevard JulesFerry, un aqueduc passe sous les immeubles. Un bassin d’environ 200 m3, « comme une piscine », occupe aussi le sous-sol de la Place Lariboisiè­re. S’il était sans doute utilisé comme « bassin tampon » par le passé, il sert aujourd’hui de regard de visite.

Les réseaux de canalisati­ons s’adaptent forcément à la topographi­e de la ville. Elles sont tantôt enterrées à près de quatre mètres au niveau du boulevard de la Chesnardiè­re et, à l’inverse, à hauteur d’homme dans la villehaute, rue de la Pinterie par exemple.

Renouveler les canalisati­ons dans un quartier est souvent l’occasion de faire des découverte­s. Tout simplement parce qu’avant les années 1980, il n’y avait pas de plan précis du réseau souterrain. « Il y a plein de surprises ! » lance Pascal Cantin. Par exemple : des anciens réseaux abandonnés au fil du temps. Des plans de recollemen­t (1) sont ainsi demandés lors de travaux par les services techniques afin de connaître exactement l’état du réseau existant.

Les nouveaux programmes d’urbanisati­on intègrent aussi des systèmes de noues ou des bassins permettant d’assurer la régulation des eaux pluviales. Des canalisati­ons de 1,20 m de diamètre ont aussi été posées lors des travaux dans le boulevard de la Chesnardiè­re. « Elles sont dimensionn­ées pour se remplir en cas de gros orages, indique Serge Boudet. On est obligé de se référer aux crues décennales ». En l’occurence l’année 2001, celle de « l’orage du siècle » survenu en juillet. Après cet événement climatique, la ville avait créé des bassins d’orage à Groslay, La Guénaudièr­e, Bliche (avec Lécousse), ainsi qu’au bas de la rue Kléber et allée de l’Épine (ZAC de la Guénaudièr­e).

Benoît FOUQUE

(1) Plan obligatoir­e qui intervient à la fin d’un chantier afin de vérifier les travaux réalisés.

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