Chronique Républicaine

Riaux, les rois de l’escalier

L’entreprise de Bazouges-la-Pérouse est devenu un groupe qui emploie 240 personnes. De ses ateliers sortent chaque jour plusieurs dizaines d’escaliers sur mesure, qui font d’elle le leader français.

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Bazouges-la-Pérouse. Jean-Paul Riaux s’en souvient très bien : c’est en visitant l’usine Citroën de Rennes qu’au milieu des années 80 il s’est converti pleinement aux machines à commandes numériques. Dix ans avant, il s’était lancé, à Bazouges-la-Pérouse, dans la charpente, la menuiserie et la fabricatio­n d’escaliers. Le bois, une vocation : son père possédait une scierie et lui-même était compagnon du devoir, Tour de France bouclé. « Avec une formation très orientée sur les escaliers » raconte-t-il aujourd’hui.

Un semi-remorque de hêtre par jour

Passionné par un matériau traditionn­el, le bois, mais attiré aussi par les nouvelles technologi­es : la recette des Riaux Escaliers était trouvée. « J’ai décidé d’orienter complèteme­nt notre activité vers l’escalier en 1985. Nous avons été les premiers en Europe à fabriquer des limons et des faux limons (des éléments d’escalier) à l’aide de commandes numériques, en créant des logiciels » d’entreprise.

Un peu plus de trente ans plus tard, Jean-Paul Riaux ne regrette rien. Son entreprise, devenue le groupe Riaux (cinq sociétés, savoure le chef deux cent quarante salariés) est le leader français de l’escalier sur mesure, essentiell­ement pour la constructi­on individuel­le et pavillonna­ire. Le site principal du groupe se trouve tout près du centre-bourg de Bazouges, et emploie 140 personnes. À La Pommeraye, près d’Angers, se trouve une seconde usine, Mauge Escaliers, où oeuvrent plus de cinquante salariés et qui intervient surtout en Ille-deFrance. « Nous avons aussi créé Concept et Pose, une société qui rayonne dans soixante départemen­ts français… »

Aux années fastes de la constructi­on, Riaux produisait des escaliers toutes gammes. Mais la crise arrivant, la maison s’est orientée vers le moyenne et haute gamme, tout en diversifia­nt ses produits (balustres, garde corps…). On a ainsi introduit des éléments de métal (pour les contremarc­hes, par exemple). Mais la base reste bien sûr le bois. Du hêtre, venu de Slovénie et de Croatie : « un semiremorq­ue arrive ici chaque jour, pour réaliser environ cinquante escaliers ». Chez Riaux, pas de stock : « chaque escalier est réalisé à la commande, et chaque escalier est unique ».

« Un meuble sur lequel on marche »

Au fil des années l’entreprise a complété ses propositio­ns : « nous avons par exemple créé un atelier finition, pour vernir nos escaliers. Une finition hydro, sans solvants, achevée en dix minutes séchage compris » décrit Yannick Belan, qui travaille aux côtés de Jean-Paul et Hélène Riaux depuis plus de trente ans.

Riaux Escaliers s’est aussi adapté à la demande. À Bazouges, sept dessinateu­rs phosphoren­t pour imaginer des escaliers originaux : « car désormais l’escalier, dans une maison, est voulu aussi comme un élément de décor, joli, intégré parfois au milieu d’un salon, allégé, sans contremarc­hes… Ce n’est plus la rampe qu’on plaque dans le coin à droite en entrant… C’est un meuble sur lequel on marche » sourit Yannick Belan.

Le site de Bazouges compte près de 2, 5 hectares d’ateliers couverts où tournent sept de dix machines à commande numérique du groupe. Né à Bazouges, il est donc bien installé à Bazouges. Un regret cependant : la faiblesse actuelle du débit internet, pénalisant­e pour l’entreprise qui échange beaucoup de données. Progrès espérés à partir de 2019 avec l’arrivée de la fibre optique, dans le cadre du plan Bretagne très haut débit.

Hervé PITTONI

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