Chronique Républicaine

« Deux mois sans pouvoir sortir de chez soi, c’est invivable »

L’ascenseur du foyer Rebuffé va être remplacé. Pendant les deux mois des travaux, des personnes âgées à mobilité réduite ne pourront pas quitter leur étage. La fille de l’une d’entre elles est en colère. Le CCAS se veut rassurant. Du personnel dédié, des

- Manuel Rodriguez

À compter du 2 octobre, le foyer Rebuffé va être en travaux. Au programme, le remplaceme­nt de l’ascenseur. Un chantier prévu pour durer deux mois mais nécessaire aux yeux de tous ceux qui fréquenten­t les

lieux. « Il tombait souvent en panne, il fallait faire quelque

chose », convient Maryvonne Herbert, 75 ans, représenta­nte des résidents au sein du conseil de vie sociale de l’établissem­ent.

L’écrasante majorité des personnes qui vivent dans cette résidence pour personnes âgées autonomes (il faut être âgé d’au moins 60 ans pour y entrer) ne sera pas perturbée dans son quotidien et pourra continuer librement ses allées et venues.

Pour quelques autres, une dizaine, incapables de monter ou descendre les escaliers pour des raisons de santé, ces deux mois s’annoncent long.

« Maman ne peut pas descendre les escaliers. Elle va donc être cloîtrée pendant deux mois. Deux mois sans pouvoir sortir, c’est invivable, elle va déprimer », critique Claudine Sauvé dont la mère âgée de 91 ans occupe un appartemen­t au premier étage. « Je n’en veux pas à la directrice et aux personnels qui font ce qu’ils peuvent, et qui s’occupent bien des résidents, mais au propriétai­re et au CCAS », poursuit Claudine Sauvé avant de s’interroger : « N’aurait-il pas été possible de négocier un transfert dans un centre de vacances pour toutes ces personnes qui vont être enfermées chez elle ou installer un système de monte-escalier ? ».

Le CCAS n’est pas le propriétai­re de lieux (SA HLM Les Foyers) mais le gestionnai­re. « Ces travaux sont prévus de longue date et nous avons réduit leur durée au maximum », assure Jacky Lemoigne, adjoint au maire de Fougères en charge des actions sociales. Celui qui est également viceprésid­ent du CCAS précise : « Aucune solution technique, de type monte-escalier, n’est adaptable à ce bâtiment. Le conseil de vie sociale (CVS) a été associé à l’ensemble de la démarche et les résidents, dont nous rappelons qu’ils sont bien dans leur domicile, ont tous été, ainsi que leur famille, informés par courrier et invités à se manifester si nécessaire auprès de la direction du foyer logement. » La version de Maryvonne Herbert diffère quelque peu : « Nous avons bien reçu des courriers nous précisant les travaux et leurs dates, mais nous n’avons pas été consultés dans la recherche de solutions. » « Chagrinée » pour ceux qui vont subir ces désagrémen­ts, elle regrette d’avoir été « mise devant le fait accompli ».

Toujours est-il que, pour prendre en compte « le mieux possible » les besoins des résidents, et « faire en sorte que ces deux mois ne soient pas tristes », le CCAS a pris plusieurs mesures temporaire­s. Une salle à manger sera installée à chaque étage pour apporter les repas à celles et ceux qui ne peuvent pas se déplacer. Les animations habituelle­s seront organisées à chaque étage. Sur demande, des courses pourront être livrées à chaque étage. Enfin, l’accompagne­ment dit « au bras » sera individual­isé en fonction des besoins des résidents concernés.

Insuffisan­t aux yeux de Claudine Sauvé : « Ce qui veut dire que pour, tout ce qui est de la vie courante, petites sorties, courses, courriers, journaux, visite aux médecins, etc. ma mère ne pourra rien faire. Le propriétai­re, lui, continuera à encaisser le loyer de 600 € ».

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67 logements pour personnes âgées ont été construits dans l’ancienne usine Morel et Gaté.

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