Plaisirs annoncés
La saison de chasse 2013-2014 a trouvé sa place au rayon des souvenirs, les enrichissant, quoi qu’il en soit. « Il est toujours joli le temps passé » chante justement Brassens, nous rappelant que le genre humain détient la qualité – singulière – d’enjoliver le passé. Cette saison fut-elle bonne ou mauvaise ? Elle fut, ce qui est déjà une immense satisfaction, et un privilège nous dirait cette fois-ci le philosophe. Toutefois, nous sommes d’accord, le millésime 2013-2014 ne se révéla pas toujours « vif » en termes de gibier. Souvenez-vous : l’hiver 2012-2013 avait été particulièrement froid, le printemps 2013 avait été particulièrement froid et humide, littéralement gâté, affectant gravement la reproduction du petit gibier sédentaire (perdrix, faisan et lièvre principalement). Un véritable record en la matière, inégalé depuis 27 ans. La météo fut telle qu’elle eut des effets sur les travaux agricoles, les retardant parfois de deux à trois semaines, ce qui compliqua le cycle de vie des nichées et portées. In cauda venenum nous enseigne la maxime latine : l’été fut trop sec. [relire n° 456 d’avril 2014, Quel bilan pour la saison ? ]. Quant aux migrations, elles se firent attendre longtemps. Longtemps.
Puis, le sanglier se montra discret principalement dans l’Est, le Nord-Est et le Centre. Alors que nous aurons plus tard le résultat national des tableaux de chasse du grand gibier, l’Union nationale pour l’utilisation de chiens de rouge (Unucr) livre son bilan. Très instructif. Les conducteurs de chien de sang nous informent de la baisse de 9 % de leurs interventions, lesquelles concernent majoritairement la bête noire (62 % en 2013-2014). Précisément, 34 départements ont été touchés par la baisse des interventions liées à la bête noire. 14 de ces départements ont enregistré une baisse supérieure à 20 % de ces interventions !
Et maintenant ? Et demain ? L’hiver doux, le printemps plutôt bon, ainsi que ce début d’été qui alterne chaleur et humidité « douce » devraient nous laisser espérer une généralisation des périodes de reproduction et d’élevage des jeunes de belle qualité. Déjà, tôt en saison, il a été constaté une bonne reproduction du sanglier, avec des marcassins nés précocement. Idem du lièvre, que nombre d’observations donnent comme étant abondant. Nous pouvons raisonnablement envisager que perdrix et faisans redressent cette fois-ci nettement la tête. Côté colombidés, pigeons et tourterelles des bois ont également mené à terme de belles couvées. Tout comme, enfin, les espèces de gibier d’eau nidificatrices en France, notamment le colvert, le chipeau, le souchet, etc. Ultime bon écho du terrain : non soumis à une chaleur estivale excessive (jusqu’à cet instant), profitant des ondées et des matins frais, les chevreuils semblent offrir un rut « spectaculaire ». À la grande joie des amateurs d’approche et d’affût. Bref, Diane nous offre déjà de beaux instants, et semble prête à poursuivre sa belle action. Autant de satisfactions et de plaisirs annoncés. Que nous souhaitons, bien sûr, à chacune et chacun d’entre vous. Belle ouverture à nos amis de la moitié du Sud qui chasseront dès le dimanche 14 septembre. Bonne lecture à toutes et à tous.