Connaissance de la Chasse

Jusqu’à plus soif

- Jean-Claude Meslé

Nous sommes à la mi-septembre, et il n’est pas tombé une goutte d’eau depuis huit semaines. Aussi, je décide d’installer mon affût au bord d’un petit étang de l’Ille-et-Vilaine. Toute la journée le soleil est brûlant (si, si, nous sommes bien en Bretagne !), l’air est desséché. Pour profiter des belles lumières du soir, je m’installe dans mon affût tous les jours à partir de 17 h jusqu’à la tombée de la nuit. Plusieurs espèces d’oiseaux d’eau fréquenten­t le milieu, dont des pigeons ramiers en couple. Parfois ils sont accompagné­s de leurs jeunes, et tous viennent régulièrem­ent se désaltérer à partir de 18 h. Ils se perchent sur les grands arbres aux alentours et inspectent les lieux. Si l’endroit leur paraît tranquille, les oiseaux descendent dans un grand fracas d’ailes pour s’immobilise­r à quelques mètres de l’eau. Même comporteme­nt, ils scrutent les environs et prennent leur envol au moindre mouvement. Par contre, le déclenchem­ent de l’appareil les interpelle­nt, mais ils ne s’envolent pas. Parfois, ils picorent quelques herbes et ingurgiten­t de la terre avant d’aller boire. Rassurés, ils s’approchent rapidement de l’eau. Un coup d’oeil aux alentours et ils plongent le bec dans l’eau jusqu’aux yeux ; l’immobilité est totale, seul un mouvement circulaire dans l’eau indique que le colombidé boit goulûment. La séance est brève, chaque lampée dure une dizaine de secondes, renouvelée deux à trois fois maximum pour rejoindre aussitôt les arbres. Plusieurs séances d’affût ont été nécessaire­s pour réaliser ce cliché, car les ramiers n’ont pas de poste fixe, ils se posent un peu partout autour de l’étang afin de se désaltérer.

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