Un cri d’Asturies
Un de mes amis espagnols, président de l’Association du chevreuil espagnol (Ace), m’a adressé un extrait d’un discours particulièrement alarmiste qu’il a tenu récemment en Asturies, au cours duquel il a dénoncé “la conspiration contre l’homme”. C’est d’autant plus intéressant que Gerardo Bernardo de Quijos est une sommité en Espagne (vétérinaire, ex-président du Club espagnol du teckel, écrivain spécialiste de la faune et des écosystèmes asturians) et qu’il fait figure d’homme très conciliateur et modéré. » Jean-Guy Gendras, conducteur Unucr Tarn-et-Garonne, responsable de revue de presse de Jusqu’au bout, par mail
« Il n’y a pas d’avenir, il existe un grave problème démographique. Les Asturies se dépeuplent ; aucun jeune ne trouve du travail. Il n’y a pas de relève par de nouveaux amateurs ; la population des chasseurs vieillit et ne recrute pas. À cela s’ajoute un autre fait très grave qui prend des proportions alarmantes dans la Principauté et que j’en suis venu à qualifier de “conspiration contre l’homme” : c’est l’affirmation que l’homme est une erreur dans l’écosystème et que pour restaurer les processus naturels, il faut l’extirper ; c’est ainsi que se crée un courant de pensée opposé à l’homme, habitant et usager traditionnel du milieu rural. On le traite de vandale, d’assassin, de destructeur et d’ennemi de la vie. On rejette sa présence et ses activités. Cette conspiration revêt un aspect académique car elle est soutenue par des enseignants de l’Université d’Oviedo, notamment des biologistes, et elle est protégée par un corps de fonctionnaires coriaces qui ont pénétré l’administration publique et les partis politiques. Ils comptent sur l’appui inconditionnel d’entités et d’associations très largement médiatisées capables de produire continuellement des gros titres contre la chasse, la pêche, la gestion des ressources naturelles, l’exploitation des forêts et la vie rurale. Elles sont chaque jour plus puissantes et comptent de plus en plus d’appuis. Elles se donnent une apparence scientifique alors que leur argumentation est sans consistance et sectaire, arrimée seulement à une vision morale. Face à eux, le collectif des chasseurs, et spécialement leur direction, n’a que peu ou pas du tout de capacité d’action, un discours inaudible et une faible capacité mobilisatrice. À écouter leur argumentaire importé et d’intérêt local, on en vient à perdre tout espoir dans l’avenir de la chasse en Asturies. Il est urgent de changer de cap. J’ai confiance en la capacité de Fadovisa à catalyser cette nécessité rapidement. Quant à nous, nous sommes quelques-uns déterminés à poursuivre ce combat en portant un message distinct, étique, conservateur, rural et de bon sens pour défendre notre passion bénie. » Gerardo Bernaldo de Quijos, président de l’Association pour le chevreuil espagnol