Jumelles Vanguard Endeavor ED II
Un nom américain, une origine chinoise et des verres japonais, les nouvelles jumelles Endeavor ED II attestent des progrès accomplis par la firme Vanguard depuis sa création en 1986. Des jumelles d’actualité pour bien profiter du brame. 8X42 ET 10X42 POUR
En France, le nom de Vanguard est particulièrement renommé… mais dans le domaine des carabines à verrou. Il s’agit en effet du nom d’un des deux modèles Weatherby, celui créé en 1973 et fabriqué au Japon chez Howa sur une base très améliorée de leur modèle 1500. Non, la Vanguard qui nous intéresse ici a pour seul point commun avec l’autre, celle qui tire des calibres tendus, son origine asiatique et sa destination chasse. Mais il s’agit d’optiques. La firme a été créée en 1986 en Chine et a depuis considérablement élargi son offre pour passer du matériel photo à l’optique de chasse en améliorant sans cesse sa gamme, tant en diversité qu’en qua-
lité sans pour autant prétendre rivaliser avec les optiques européennes. Il s’agit de jumelles à prix réduit pour ceux qui veulent débuter à l’approche ou n’ont pas un budget illimité à consacrer à cet accessoire. Les Vanguard Endeavor ED II sont les dernières-nées de la firme et ont été présentées en début d’année aux États-Unis et à Nuremberg. Trois modèles composent cette nouvelle gamme, une 8x32, une 10x42 et une 8x42, celle que nous avons testée. La 8x32 coûte 399 euros tandis que les deux autres modèles sont vendus au même prix : 499 euros. Le fait qu’il s’agisse des Endeavor ED II implique, vous l’aurez compris, qu’elles remplacent les premières Endeavor ED, des jumelles peu connues chez nous mais très populaires aux USA où la marque est, il est vrai, implantée depuis plus longtemps. Les « anciennes » Endeavor ED étaient proposées en quatre ver- sions : 8x42 et 10x42 mais aussi 8,5x45 et 10x45. Principale différence entre les deux versions, outre le logo ED II bien sûr, de nouveaux verres. Comme les précédents, ils sont de type ED, c’est-à-dire Extra-Low Dispersion, soit très faible dispersion. La principale vertu des verres ED est de réduire les franges de couleurs ou les sortes d’auréole lumineuse autour des sujets observés. En clair, les contrastes sont mieux gérés et l’image est plus nette, sans « bavure ». Bien entendu, ce terme ED regroupe plusieurs « recettes » de verre à différents prix et différentes qualités. Ce sont d’ailleurs ces différences de qualité qui expliquent l’arrivée de ces Endeavor ED II. Ces jumelles sont désormais dotées de verres ED fabriqués par le japonais Hoya. Ces nouveaux verres sont censés offrir à ces jumelles, à objectif et grossissement identiques, de bien meilleures performances optiques avec no-
tamment une transmission de la lumière supérieure à celles de leurs devancières. Les Endeavor ED II sont des jumelles compactes, à prisme en toit. Elles ne possèdent pas de pont central mais seulement deux charnières, ce qui allège l’ensemble et facilite aussi la prise en main puisque les doigts peuvent réellement enserrer les corps optiques. Sous les corps optiques, près des oculaires, la découpe de pouce est bien faite et la prise en main est encore plus naturelle. L’aspect grainé du caoutchouc noir qui recouvre l’optique en alliage de magnésium est agréable à l’oeil comme au toucher. La molette de réglage de la mise au point est non seulement striée mais aussi surdimensionnée, c’est vraiment pratique sur le terrain, d’autant que la rotation de la molette est souple. Autre très bon choix, celui du réglage verrouillable de la dioptrie. Comme de coutume, ce réglage est positionné sur l’oculaire droit et on le tourne dans un sens ou dans l’autre pour l’ajuster à sa vue. Sauf qu’ici, il faut lever la bague pour la tourner et modifier le réglage et la repousser ensuite. Dès lors, il est impossible que la dioptrie se dérègle involontairement, dans les transports comme à la chasse. Les oeilletons rétractables possèdent une longue course qui vous garantira de trouver le bon réglage, que vous soyez porteur de lunettes ou non, doté d’arcades proéminentes ou pas. En revanche, les crans de réglage de ces oeilletons sont peu nets et le réglage intermédiaire demande un peu d’attention. Sur le terrain, ces jumelles sont bien sûr étanches, mais aussi recouverte d’un traitement optique déperlant qui facilite l’évacuation de la buée ou des fines gouttes qui pourraient se déposer sur la lentille d’objectif lors d’une chasse « arrosée » . L’image est nette, lumineuse et correctement définie, avec toutefois une légère dominante rosée, que l’on découvre en observant un nuage ou tout autre objet blanc. Malgré ces quelques bémols, cette optique à 499 euros seulement offre un rapport qualité-prix presque imbattable. texte Laurent Bedu photos Bruno Berbessou