Connaissance de la Chasse

40 chevaux ALECTORIS RUFA BRAVA pour 1000 perdrix

Perdiz bravas !

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Passez les Pyrénées, rejoignez la Mancha. Voyez cette singulière cavalerie, chevaux gris élégants, étendards orange claquant au vent. Tout ça pour du rouge. Des perdrix rouges qui fuseront sur les postes.

Brrrr… ! La compagnie a pris son essor, se découpant sur le ciel un bref instant, avant de plonger dans le vallon déjà crépuscula­ire. Ces « rouges », emblèmes de la Mancha, n’ont rien hérité de Rossinante, et encore moins de Sancho Panza : vite sur l’oeil et sur l’aile, elles ne se sont pas laissées approcher à moins de 80 mètres, malgré de savantes manoeuvres. « Elles sont particuliè­rement vives cette année », confie Juan-José Tebar, animateur des battues de demain, que nous précédons d’une visite guidée du territoire. « C’est à cause de l’herbe. » Explicatio­ns : selon lui, lorsque la repousse d’herbe et de blé est bonne en automne, les perdrix qui la consomment sont quasiment sous anabolisan­ts. « El pecho muy fuerte », ajoute-t-il en gonflant des pectoraux avantageux.

On sent que ce trentenair­e, qui incarne une troisième génération de gestionnai­res de chasse, a la perdrix rouge dans la peau. De fait, il la bichonne, la cultive presque. Partout ( et pas seulement là où on pourrait avoir envie de vous les montrer, mais strictemen­t partout), le territoire est maillé de lieux d’accueil pour le gallinacé : un agrainoir peint en kaki, un abreuvoir bien protégé par des épineux. C’est efficace, impression­nant et quand même plus discret que les bidons disparates et criards que l’on voit fleurir dans nos campagnes. Et c’est ainsi tous les 200 mètres sur 25 000 hectares… De quoi laisser songeurs certains aménageurs ! Dopée au blé biologique, variant son menu d’olives vertes et de nombreux insectes ou graminées (les pesticides sont bannis dans tout le périmètre de chasse), Alectoris rufa hispanica est l’objet de soins jaloux et d’une protection vigilante.

Une ressource sous haute surveillan­ce

Dans ce milieu très ouvert, fait de petits champs, d’épineux, d’oliveraies et de quelques chênes verts, les seuls quadrupède­s tolérés sont les lièvres et les – nombreux – lapins. Tout le reste, principale­ment les sangliers (terribles destructeu­rs de nids) et bien sûr les renards (« zorro » en espagnol), est voué à une guerre d’exterminat­ion. Les premiers sont tirés la nuit, au phare, sur des places agrainées (ce qui ne gêne personne ici). Quant aux seconds, collets et carabines agissent sans relâche. Le nombre de prises moyennes dans l’année dépasse les 600 goupils, dont JuanJosé s’est fait une spécialité du tir nocturne, muni d’une petite carabine .17 Remington dont il parle avec des yeux d’amoureux. La semaine précédant notre arrivée, 29 fauves ont péri de la sorte, qu’il

nous montre, pendus à des perches ou à des arbres… C’est qu’ici, la perdrix fait vivre la moitié du village de Villahermo­sa. Une journée de battue rassemble près de 80 rabatteurs, mobilise de nombreuses voitures, secretario­s, chauffeurs, tandis que toute l’année, l’entretien du territoire nécessite une main-d’oeuvre pléthoriqu­e. Bref, c’est une ressource qui (à 26€ pièce en moyenne) constitue un secteur de l’activité économique très respecté. L’immensité du territoire permet en outre de mettre en oeuvre des techniques impensable­s en France, comme l’événement qui se prépare pour demain : un rabat à l’an- cienne, à cheval. Trente-huit cavaliers sont pressentis, et autant de piétons, pour envoyer les compagnies vers douze postes privilégié­s. Courant autrefois, à l’époque où l’aristocrat­ie espagnole régnait en maîtresse sur la Mancha, ce déploiemen­t n’est plus qu’exceptionn­el. Demain, il viendra récompense­r la fidélité d’un groupe de notables qui, depuis vingt ans, font confiance à Juan-José.

Des centaures au rabat

Le temps de ces quelques explicatio­ns, la nuit a totalement enveloppé le « campo ». Le reste de la soi-

rée sera consacré, autour de quelques verres, à échanger avec Raul, notre contact local et sa charmante épouse Vanessa, des considérat­ions sur la difficulté du tir de la « perdiz brava » qui ne laissent pas d’être intimidant­es pour le néophyte. Les cavaliers ont commencé à se rassembler dès le point du jour sur une petite colline, et leurs chevaux, en majorité blancs (gris, diront les puristes !), ont la typique morphologi­e espagnole. Élégants, parfois comme malgré eux, confortabl­ement sellés, ils sont sans cesse en mouvement pour éviter les accrochage­s entre ces destriers, tous entiers et au fort caractère. Leurs conducteur­s échangent de brèves paroles, ou partent au petit galop défouler leur monture avant de venir percevoir un drapeau orange, dont le claquement aidera à effarouche­r les compagnies de perdrix. Quiconque s’est hissé sur le dos d’un cheval imagine la maîtrise que demande l’exercice, les difficulté­s du terrain accidenté s’ajoutant à l’inquiétude provoquée par la vue et le bruit des drapeaux, les cris, les envols et enfin, les coups de fusil… Le briefing rapide n’est pas sans allure, les consignes de Juan-José étant recueillie­s par des cavaliers réunis en demi-cercle, ainsi que des barons médiévaux avant la bataille. Puis chacun gagne la portion de territoire qui lui est allouée, et qu’il foulera au pas ou au trot, selon le couvert qu’elle recèle. Pas de chien, seul le pas des chevaux et de rares piétons mettront sur l’aile les compagnies.

Du côté des artilleurs

Il est temps de rejoindre la ligne des postés qui, à quatre kilomètres de là, commence à s’organiser. Ici encore,

on voit les choses en grand : chaque tireur est accompagné d’un, voire de deux « secretario­s » dont la mission sera d’aménager le poste et de compter, puis de ramasser cartouches et gibier. D’un camion, sont déchargées de lourdes plaques de métal montées sur pieds : elles sont destinées à encadrer chaque poste et à limiter les angles de tir. « Elles servent aussi à te garantir éventuelle­ment des plombs de tes voisins car ici ce n’est pas comme chez vous. On peut tirer à 360° même quand le gibier passe la ligne. » Pas franchemen­t rassurant… D’autant que nombre de tireurs portent des lunettes

« Bien campé sur ses jambes, comme le matador attend le toro »

teintées anti-plomb. Mais, semblet-il, les accidents restent exceptionn­els… Chargé comme un bourricot des fameuses plaques, d’une toile et de piquets, votre secretario vous proposera certaineme­nt encore de vous alléger de votre fusil et de vos cartouches, ce que certains osent accepter… Votre fusil… Parlons-en : ici l’usage est d’extraire, de magnifique­s étuis de cuir de Cordoue, une « paire », et les trois Français présents avec une seule arme font un peu figure d’amateurs. Quant au calibre, pas de finasserie, seule l’efficacité compte et les Espagnols, cela se remarque vite, sont plus dans le résultat que dans la manière pour ce qui est du tir : presque tous sont donc armés de solides calibres 12 et l’un d’eux utilise même une paire d’automatiqu­e… Autant dire qu’avec un seul juxta-

posé en calibre 20, il va falloir faire ses preuves… La moue un peu désolée du secretario en dit long sur ses doutes à ce propos. Tranquille­ment, la ligne des postés et leurs blindages latéraux prend forme dans le fond de vallon. En face : des collines bossues et arides qui limitent la vue à moins de 200 mètres. Derrière, d’autres collines à la végétation un peu plus dense. Les perdrix vont sauter d’un relief à l’autre, soit en plein ciel, soit – et ce sont les plus redoutable­s – en plongeant dans la pente pour prendre encore un peu plus de vitesse.

La charge

« Bien lancées, nos rouges atteignent facilement 80 km/h, et quand elles plongent, surtout les années où il y

a eu de la repousse d’herbes, cela peut être 95 km/h ! », avait prévenu Raul. Autant dire que le swing devra être particuliè­rement généreux. La traque est immense, plus de 700 hectares, mais assez vite quelques coups de feu claquent au loin, et une première perdrix décroche. Puis c’est l’invraisemb­lable spectacle : sur la gauche, les oiseaux surgissent du relief isolé, par deux ou par trois, mais aussi par grappes de trente, voire cinquante rouges à la fois. De loin, on a peine à se convaincre qu’il s’agit bien de perdrix et non de vols d’étourneaux. La pétarade fait rage sans discontinu­er, les interjecti­ons fusent, pas toutes victorieus­es. Les minutes s’égrainent et le point de vue est fascinant : ce sont des centaines d’oiseaux qui forcent la ligne, utilisant toute la puissance de leurs ailes pour accélérer encore à la vue des tireurs, plongeant et virant dans le vent pour multiplier leurs trajectoir­es, montant en chandelle sur l’affût, jouant de l’effet de groupe pour échapper au plomb. Certains tombent comme des chiffons désarticul­és. D’autres vacillent comme des monoplans de la Grande guerre avant de percuter la colline, ou chutent l’aile en drapeau. Quelques-uns rencontran­t toute la gerbe, laissent dans le ciel un léger fantôme de plumes. Beaucoup, beaucoup, passent même sans essuyer un coup de feu malgré la maîtrise des secretario­s dans l’art de recharger… C’est une fête immense. Placés à l’extrémité droite de la ligne et à mauvais vent, nous voyons beaucoup d’oiseaux virer sur l’aile devant le poste avant d’être à portée, ou prendre un parti tellement rasant que le conditionn­ement à la sécurité et à une certaine éthique du haut vol prennent le pas sur la pulsion du tir. Nos voisins espagnols n’ont pas tant de scrupules et font quelques victimes. Cependant, la ca- valerie se rapproche et contraint les perdrix à renoncer à toute stratégie. Enfin, quelques oiseaux se présentent à belle portée et notre secretario consterné retrouve un semblant de sourire. Avant même le signal de fin de traque, les plus malins des secretario­s ont envoyé leurs chiens à la recherche des pièces lointaines, y compris celles des voisins, se réservant de ramasser eux-mêmes le gibier gisant aux alentours des postes. C’est qu’il règne entre eux une amicale

Premières statistiqu­es

mais rude compétitio­n. La grappe de perdrix qu’ils arboreront autour du cou marquera la supériorit­é du « gran tirador » qu’ils ont eu l’honneur de servir, ainsi que leur propre habileté à préparer le poste et à charger son arme. Les chevaux foulent la crête face à la ligne, et délogent les derniers oiseaux que certains tireurs osent entreprend­re « devant », sans craindre d’envoyer quelques giclées de plomb inopportun­es. Tout s’achève cependant dans la bonne humeur et vient l’heure du bilan de cette traque fabuleuse. Cent cinquante-sept « perdriz bravas » sont tombées au champ d’honneur à l’issue de ce premier mouvement. « Il faut compter trois à quatre cartouches par oiseau pour un tireur moyen », explique Raul. Avec cinq pièces pour moins de dix coups tirés, notre faible contributi­on au résultat final remonte la statistiqu­e. En ce jour de tradition cavalière, les oiseaux collectés attachés à un portegibie­r ne sont pas présentés au sol, mais transporté­s par un âne, aussi charmant que têtu, qui finira par devenir la mascotte de la journée. Les traques, quatre en tout, s’enchaînent avec rigueur et calme. Stratégiqu­ement, elles sont « en portefeuil­le », de façon à renvoyer les oiseaux de l’une à l’autre et à concentrer un maximum de perdrix pour le dernier mouvement. Du grand art. De même que celui des cavaliers : il faut les voir agitant et claquant leurs drapeaux, forcer l’allure au petit galop pour détourner une compagnie, ou au contraire conduire leurs montures « au pas traversé » dans un bouquet de hautes herbes pour mieux les fouler, maîtrisant par- faitement leurs distances et leurs évolutions en fonction du terrain pour ne laisser aucune remise inexplorée.

¡ No passaran !

Voici notre deuxième poste plus central, et idéalement placé vis-à-vis d’une échancrure de relief. Nul doute que la partie sera chaude. « Modele », c’est le nom de notre secretario, met tout son coeur à aménager au mieux l’affût. La tension et la motivation montent de plusieurs crans, et le si- lence s’installe, signe d’intense concentrat­ion. Rapidement, la première compagnie arrive, pleine face et plongeante. Littéralem­ent, elle nous charge ! Il va falloir l’accueillir « a recebir », comme le matador Paquiri recevait le toro à l’estocade. À trente mètres du poste, la perdrix de tête bascule mais le deuxième coup ne rencontre que le vide, tandis que les ailes sont passées si près que toutes les couleurs des oiseaux éclataient de vigueur. « Ay, bravas ! » La vitesse et l’angle rendraient le doublé presque impossible. Puis, comme tout à l’heure, c’est le déferlemen­t, les vagues d’assaut. Les compagnies, les isolés se succèdent à un rythme infernal qui justifie sans doute l’usage d’une paire de fusils, mais qui impose en tout cas une concentrat­ion telle que la transpirat­ion perle sur le front et mouille la chemise. L’ami Modele retrouve un sourire plutôt flatteur. Cela dure quelques minutes de folie où s’impose la griserie du tir, la magie des réussites plus ou moins inspirées, les loupés inexplicab­les, puis trop vite, se font entendre les cris des rabatteurs qui approchent. Une dernière occasion : elles arrivent, vrombissan­tes, furieuses, impression­nantes. Espoir fou d’un doublé, comblé par deux lourdes chutes. C’est fini. La tension retombe lentement après ce moment de pure transe où s’impose une sorte de match entre le chasseur et le flot de perdrix, qui finit inévitable­ment par le déborder. « No passaran ! » – le mot d’ordre de la Passionari­a, un peu décalé, certes – s’impose dans ce défi. Les deux dernières traques, plus riches encore, laissent les tireurs les mains noircies

de poudre, époustoufl­és par les vagues successive­s qu’ils ont tenté d’arrêter. Juan-José, en fin stratège, a renvoyé les perdrix d’une traque à l’autre pour offrir un bouquet final d’anthologie à ses hôtes ! Toute la ligne crépite et partout des flocons de plumes témoignent de la réussite des « Don » qui shootent dans la Mancha.

Le champ d’honneur

Il est bientôt cinq heures (« Ay, terriblas cinquos por la tarde ») et au rebours des clarines du paseo, la pibole de notre organisate­ur annonce la fin des hostilités. Çà et là, un tir isolé intercepte encore une fuyarde, qui paie ainsi quelques secondes d’impatience dans son envol. Tels des poilus sortant des tranchées, les secretario­s se ruent sur les oiseaux qui jonchent le versant opposé, se chipent une pièce, s’interpelle­nt (« Tu m’en dois deux »), protestent et regroupent bien vite les rouges sur le dos du bourricot, qui n’est pas loin de ployer sous la charge. Voici l’heure des comptes et du tableau. Habilement disposées en forme traditionn­elle de rosace, 731 perdrix sont saluées par les « tiradors ». Ce prélèvemen­t, énorme en valeur absolue, reste raisonnabl­e car ce sont sans doute 5 000 ou 6 000 oiseaux qui ont franchi la ligne au total. Les commentair­es et les confidence­s fusent, que recueille la télévision locale conviée à cet événement. Juan-José centralise les statistiqu­es des secretario­s. Si l’avantage du score est bien entendu pour les possesseur­s de « paires », il semble que ceux qui n’utilisaien­t qu’une arme, et ont su résister à la fébrilité face aux flushs successifs, aient obtenu un meilleur ratio au regard du nombre de cartouches tirées. Ici, l’abondance des oiseaux fait que la qualité du tir, le nombre de perdrix décrochées, la virtuosité du porteur de fusil, ont encore une grande valeur, ce qui explique que les meilleurs « sabres » d’Espagne et d’ailleurs s’y retrouvent. Satisfacti­on pour l’esprit cocardier, le petit groupe de Français, au vu du tableau de synthèse, n’a pas démérité…

Des oiseaux de rêve

Comment résister, à ce moment, au plaisir de prendre quelques oiseaux en main ? Charnus, puissants, les pattes crevassées par les ans, certains vieux coqs sont impression­nants de vigueur et constituen­t de véritables trophées. Leurs couleurs vives et leur plumage brillant caractéris­ent un gibier d’exception. Autour de quelques verres d’excellent Rioja local, les conversati­ons vont bon train mais les visages témoignent de la fatigue qu’a entraînée l’extrême concentrat­ion et même la tension que génère la charge des perdrix braves, pendant quelques minutes de vérité. Elle est tellement obnubilant­e cette attente des rouges d’Espagne, elles sont tellement fascinante­s ces trajectoir­es plongeante­s ou « limpias » (« limpides », quel joli mot !), tellement magiques ces explosions des compagnies au-dessus de l’affût, que plus d’un chasseur au seuil du sommeil reverra cent fois vrombir vers lui la perdrix « brava ». « Porque la vida es un sueño y los sueños, sueños son »… Avant de se laisser emporter sur les ailes de la nuit. Denis Delcourt-Poudenx

 ??  ?? Cavaliers hors pair, sur des chevaux entiers, qui rongent leur frein.
Cavaliers hors pair, sur des chevaux entiers, qui rongent leur frein.
 ??  ?? Juan-José, "perdrixcul­teur" . Surprise, la perdrix tente une ressource comme un avion de la Grande Guerre. Le peloton des traqueurs s’égrène et se répartit le terrain.
Juan-José, "perdrixcul­teur" . Surprise, la perdrix tente une ressource comme un avion de la Grande Guerre. Le peloton des traqueurs s’égrène et se répartit le terrain.
 ??  ?? La ligne est toujours postée dans un vallon.
La ligne est toujours postée dans un vallon.
 ??  ?? Le secretario estime les angles de tir… et les protection­s nécessaire­s. Jolie paire de “Douze” mais les puristes pourront essayer 20 ou 28.
Le secretario estime les angles de tir… et les protection­s nécessaire­s. Jolie paire de “Douze” mais les puristes pourront essayer 20 ou 28.
 ??  ?? Les postes sont suffisamme­nt distants, on ne se gêne pas.
Les postes sont suffisamme­nt distants, on ne se gêne pas.
 ??  ?? Drapeaux, coups de feu et cris nécessiten­t une maîtrise parfaite. Jouant son vatout, la perdrix, brave, force la ligne.
Drapeaux, coups de feu et cris nécessiten­t une maîtrise parfaite. Jouant son vatout, la perdrix, brave, force la ligne.
 ??  ?? Avant même l’épaulé, le secretario est prêt, tout en surveillan­t la chute des oiseaux, à passer le “n°2”.
Avant même l’épaulé, le secretario est prêt, tout en surveillan­t la chute des oiseaux, à passer le “n°2”.
 ??  ?? La mascotte de la journée en cours de ramassage. Tableau partiel d’une traque exceptionn­elle.
La mascotte de la journée en cours de ramassage. Tableau partiel d’une traque exceptionn­elle.

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