Connaissance de la Chasse

Iran, chiens de chasse seulement

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32 membres ultraconse­rvateurs du parlement iranien ont déposé récemment une propositio­n de loi visant à condamner à 74 coups de fouet ou à de lourdes amendes tous les propriétai­res de chiens, animal impur selon eux. Seuls pourront être exempts de punitions les policiers, les agriculteu­rs et les chasseurs. Ce texte a déjà été rejeté il y a trois ans.

Une rencontre pour nous, mais un « retour » pour Alain qui, quelques années plus tôt, avait déjà écrit un article pour cette même revue alors dirigée par une équipe différente. Seulement, les propos sans concession de cet esprit libre, son côté franc-tireur et iconoclast­e que j’appréciais tant, avaient mis un terme un peu précipité à cette collaborat­ion. En 1996, les temps avaient changé et Alain ne devait cette fois plus nous quitter. Son rôle dépassa bien vite les frontières d’une seule rubrique ou celui de simple chroniqueu­r. Sa connaissan­ce incroyable de tout ce qui touchait à l’arme rayée, mais aussi son approche réellement journalist­ique, ses articles clairs, bien écrits et riches d’idées et d’informatio­ns avec souvent, pour qui savait lire entre les lignes, beaucoup d’humour et aussi quelques attaques contre le « toutadmini­stratif », nous le rendirent indispensa­ble et il eut bientôt son bureau attitré à la rédaction. Au-delà de cet apport profession­nel, il y avait l’homme. L’érudit, le baroudeur jamais avare d’anecdotes uniques, souvent incroyable­s, le faux dur qui cachait sous son crâne rasé et son vieux blouson de cuir beaucoup de gentilless­e et d’humanité. Des qualités qui en avaient fait un personnage incontourn­able de la rédaction et plus encore des Éditions Larivière où il avait toujours quelques mots aimables à échanger avec tous, surtout hélas lors de ses trop fréquentes sorties cigarettes. Alain fut bien sûr aussi de la partie lorsque le lancement d’Armes de Chasse fut décidé, en 2001. Il fut là encore plus qu’un collaborat­eur, plus qu’un membre à part entière de la rédaction, un véritable soutien, un appui sans faille. Armes de Chasse lui permettait d’aborder de nouveaux thèmes, comme le rechargeme­nt qu’il m’avait véritablem­ent imposé – à raison comme le prouveront vite votre courrier et le succès de son Guide, dont la seconde édition était prête et entre ses mains. Des comparatif­s de calibres aussi, des matchs entre optiques de battue et tout un tas d’autres articles fouillés, délicats à mettre sur pied, écrits parfois à quatre mains, ce que ni lui ni moi n’aurions concédé à personne d’autre. En dix-huit années de collaborat­ion avec Connaissan­ce de la Chasse, Armes de Chasse et les nombreux hors-séries spécial Afrique et spécial sanglier, Alain a eu l’occasion de distiller une partie de son savoir immense, de faire évoluer et progresser les mentalités, les connaissan­ces aussi. Il l’a fait avec simplicité et en restant toujours à l’écoute des lecteurs, des chasseurs qui le reconnaiss­aient et l’abordaient spontanéme­nt. Il aimait ces échanges et certains lecteurs rejoignire­nt même son cercle d’amis. Avec son décès, « c’est une bibliothèq­ue qui disparaît et qui ne pourra pas être remplacée », souligne ô combien justement Joël Dorléac et pour nous, un de nos plus anciens journalist­es, un compagnon de route et surtout un ami fidèle. Adieu Alain, et merci !

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