6 ripostes possibles
Les dérogations au statut de protection du loup sont possibles si des dommages importants sont provoqués aux élevages et si les mesures de protection des troupeaux ne sont pas parvenues à les protéger (parcs électrifiés, chiens de protection, etc.). Les modes d’intervention sont fixés le plus souvent par graduation. Ainsi en recenset-on plusieurs. 1- L’éleveur peut « effaroucher » en utilisant une source lumineuse ou sonore sans autorisation administrative et uniquement hors des parcs nationaux. 2- Pour un « tir non létal », l’éleveur doit posséder un permis de chasser valable et utiliser des balles en caoutchouc ou à grenaille métallique d’un diamètre inférieur ou égal à 2,25 mm. 3- Pour tout autre moyen, il faut une autorisation préalable du préfet. L’éleveur dont le troupeau est protégé peut procéder à « un tir de défense » avec une arme à canon lisse (faiblement létal). 4- Si les attaques se répètent, l’éleveur peut être autorisé à recourir au « tir de défense » avec une arme à canon rayé. L’éleveur bénéficiaire de l’autorisation préfectorale peut déléguer la réalisation des tirs de défense à d’autres personnes désignées nommément dans l’arrêté, car le tireur doit avoir un permis de chasser valable. 5- Dans le cas de dégâts fréquents, l’éleveur peut avoir recours au « tir de défense renforcée » mobilisant plusieurs tireurs en même temps, sur le site de pâturage et sa proximité, avec usage du canon rayé. 6- En cas de dommages importants et récurrents ou exceptionnels, le « tir de prélèvement » peut être autorisé par le préfet. t-on du côté de la louveterie. Rappelons toutefois que malgré l’ouverture des modalités de régulation du loup, sa destruction, sans respecter les règles de dérogation, est punie jusqu’à un an d’emprisonnement et 15 000 € d’amende. Quant aux auteurs de tirs légaux sur le loup, « il est interdit de récupérer tout ou partie de l’animal prélevé à la chasse », explique un lieutenant de louveterie de Canjuers, responsable d’une battue ayant occasionné plusieurs tirs de loups. « Les services de l’Oncfs sont les seuls autorisés à récupérer la totalité de la dépouille pour analyse. Même les photos sont interdites ! » Donner aux chasseurs la possibilité de réguler une espèce comme le
« Les chasseurs auront l’occasion de montrer l’étendue de leurs compétences. »
loup, les place d’emblée au-dessus de la meute… Rendez- vous au 31 mars prochain, date à laquelle un bilan des tirs de prélèvements de loups sera établi. Gageons que dans cette affaire, les chasseurs sauront montrer l’étendue de leurs compétences et de leur sérieux. texte et photos Thibaut Macé