Trop ? Tout est relatif
Qu’aurez-vous vu, qu’aurez-vous entendu ? De quelle manière se sera déroulé le brame 2015 sur vos territoires préférés ? À dire vrai, les premiers échos nous laissent croire que ce millésime ne sera pas inoubliable. Fortes chaleurs matinales et glandée inouïe n’auraient pas incité les animaux à s’activer au grand jour. Tel coureur de bois s’interroge : où sont les gelées blanches et les brouillards des brames d’antan ? Peut-être ce rut discret est-il également le signe de la baisse amorcée de certaines populations, du manque de biches notamment. Les premières battues nous en diront davantage. Passons au modèle « inférieur » et remontons au fil de la saison, évoquons le cas du chevreuil. Tel agriculteur-chasseur partage spontanément son observation : les faons ont paru bien petits cet été, et rares furent les portées de deux jeunes. Évidemment, nous ne généraliserons pas, toutefois ce constat fait écho aux conséquences du réchauffement climatique sur la reproduction du petit cervidé. [lire page 138]
Où en sommes-nous des discussions sur les locations des lots de chasse en forêt domaniale ? Fin septembre, seul un tiers des recettes était rentré dans les caisses de l’Onf. Autant dire que la mise en place du contrat de gré à gré par l’établissement public n’a pas satisfait les chasseurs. Il est vrai que l’administration entend leur louer des territoires aux mêmes prix voire plus cher alors que les populations de grand gibier sont déjà à la baisse ou condamnées à l’être. Ajoutez à cela une multitude de contraintes techniques et autres pénalités pour le locataire. Le 23 septembre dernier, suite à une réunion du groupe de travail national regroupant Onf et structures représentatives cynégétiques, l’établissement a pris en considération les demandes des chasseurs. Dans la foulée, le même Onf adressa un courrier à ses directeurs d’agences afin de leur demander davantage de souplesse et de compréhension vis-à-vis de leurs clients, c’est-à-dire les 100000 chasseurs opérant en forêt domaniale. Comme quoi, les efforts déployés par l’Association nationale des chasseurs de grand gibier, particulièrement son président Gérard Bédarida (lire le dossier du n° 474 d’octobre 2015), n’auront pas été vains. Efforts démultipliés grâce à l’intelligente coopération, sur ce dossier, entre l’Ancgg et la Fnc, notamment les présidents chargés du dossier, Alain Belloye (Fdc Indre-et-Loire et commission Fnc grand gibier et dégâts), Christian Lagalice (Fdc Jura et Association des Fdc à Acca) et Michel Thomas (Fdc Meuse), ainsi que l’expert maison Benoît Guibert. Hélas, les montants des locations devraient peu baisser. L’Onf explique que le Gouvernement actuel lui a fixé des objectifs financiers stricts, lui intimant de faire rentrer le même niveau de recettes cynégétiques que lors des dernières adjudications. Osé étant donné la crise économique et l’état des lots domaniaux. Exceptés les problèmes humains demeurant ici ou là, la question des locations de lots de chasse de gré à gré en forêt domaniale est dorénavant essentiellement financière. Le chasseur acceptera-t-il de payer X euros pour X animaux ? Jusqu’au 31 octobre 2015, les discussions vont se poursuivre. Ensuite ? Ensuite le principe traditionnel des adjudications s’appliquera de nouveau. Comme avant. Quid des folles enchères ? Nul ne sait ce que cache le portefeuille du chasseur.
Trop de loups ? Beaucoup, c’est sûr. Aujourd’hui, officiellement on compterait 280 à 300 loups. D’autres sources ajoutent volontiers une à deux centaines supplémentaires. Une chose est sûre : le canidé s’est affranchi des Alpes, a traversé le Rhône et surmonté chaque obstacle sur son chemin de reconquête. En un peu plus de vingt ans, il a colonisé le tiers du pays. Le voilà dorénavant en plaine, à 150 km de Paris. Rappelons que le 31 janvier 2014, un animal fut tué par balle sur la commune de Coole (Marne). Demain, il sera forcément aux portes de chez nous. Cela fera un grand gibier de plus ! [page 128]
Trop de Fdc ? Pas encore, mais cela progresse. Dimanche 18 octobre, 51 Fdc auront animé l’opération « Un Dimanche à la chasse ». Initiée en 2012 par la Fdc du Doubs, cette journée portes ouvertes s’adresse aux non-chasseurs. Sans hésiter, relayons la belle idée (http://undimanchealachasse.com/).
L’ensemble de l’équipe de Connaissance de la Chasse vous souhaite une bonne Saint Hubert. Bonne lecture à toutes et à tous.