Pâques en novembre
Gros rongeur originaire d’Amérique du Sud très commun en France, le ragondin est une espèce invasive inféodée aux zones humides en tous genres, à l’exception des milieux marins. C’est ainsi qu’en balade photographique dans le Vald’Oise, le guide et naturalise Christophe Morio a immortalisé ce jeune mâle de myocastor juché sur le déversoir bétonné d’un plan d’eau. Visiblement, l’animal était en pleine séance de toilettage. Peu farouche, ce sujet s’est exposé un bon moment à l’objectif du photographe et ce dernier a su figer sa cible dans une posture des plus originales qui rappelle la forme d’un oeuf poilu posé en équilibre sur des pattes palmées. L’espèce est susceptible d’être portée sur la liste des animaux nuisibles (elle l’est dans une très large majorité des départements de l’Hexagone) en raison des nuisances graves qu’elle engendre sur les ouvrages hydrauliques (terriers dans les digues notamment) et des dégâts commis aux cultures. Piégeage, tir et déterrage sont les trois moyens de lutte les plus efficaces pour contenir cet envahisseur. Le gel prolongé et les fortes inondations permettent de réduire de façon drastique, mais très momentanée, les effectifs. En effet, avec 2 à 3 portées par an de 1 à 7 petits, et ce dès l’âge de 5/6 mois, une femelle de ragondin a vite fait de recoloniser un territoire. Il faut aussi savoir que ce rongeur est réservoir et vecteur, avec une prévalence pouvant atteindre 56 % de la population en milieu marécageux, de la douve du foie, mais aussi de la leptospirose dans des proportions supérieures à 50 % chez certaines populations. Il convient donc de manipuler les dépouilles avec la plus grande prudence. Extrême vigilance également dans les secteurs où se côtoient ragondins et castors d’Europe. Ces sites sont de plus en plus nombreux. Or, si les premiers peuvent être détruits sans ménagement, les seconds sont totalement protégés. Retenez que la confusion peut coûter très cher. Christophe Morio et Philippe Aillery