Topi volant
C’est sur le superbe territoire ougandais du lac Mburo, commercialisé en France par l’agence Dannaud Safaris, qu’il nous a été permis de saisir en plein « vol » ce mâle topi en quasi-apesanteur. À la fois fulgurant sprinter et coureur de fond, cet animal peut atteindre une vitesse de pointe oscillant entre 80 et 90 km/h. Peu de prédateurs se risquent donc à rivaliser à la course derrière l’un de ces représentants en pleine possession de ses moyens physiques. Classée au sein des damalisques, cette antilope de taille moyenne ressemble quelque peu, par sa silhouette, à un petit bubale. Reste que sa robe est beaucoup plus foncée, que son cornage ne présente pas les mêmes courbures et qu’il porte une bosse caractéristique sur les épaules. L’espèce possède sans doute l’organisation sociale la plus diversifiée parmi toutes les antilopes. Errant ou attaché durant plusieurs années à un même secteur géographique, tantôt en petites cellules familiales régies par un système matriarcal ou vaquant en troupeaux d’importance moyenne, le topi peut aussi vivre isolément. Il est aussi commun d’observer des groupes dirigés par de grands mâles. Tout est donc possible et sans règles précises établies. Le territoire du lac Mbura abrite une population remarquable de topis. Il n’est pas un jour sans en croiser quelques représentants paissant tranquillement dans les vastes plaines richement enherbées. La chasse de cet animal est cependant très réglementée et un safari d’une durée minimale de 14 jours est requis pour pouvoir obtenir une licence de tir. Très imprévisible, ce gibier se laisse parfois approcher à bout touchant comme il est également capable de faire preuve de la plus grande méfiance et déguerpir au moindre craquement de brindille. Sa beauté et les mystères de ses comportements en font un animal de chasse passionnant.
Philippe Aillery