Connaissance de la Chasse

Marchands de sable

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Des problèmes ? Aucun souci, nous vous apporteron­s des non-solutions ! Telle est la petite musique que nous jouent l’Union européenne, Ségolène Royal et le maire dit écologiste de Grande-Synthe (Nord). Suite aux attentats perpétrés par des barbares islamistes en janvier 2015, l’Union européenne entreprit une réflexion sur le contrôle renforcé des armes. Travail accéléré suite aux attentats de novembre dernier, qui débouche notamment sur une réglementa­tion accrue des armes légalement détenues (propositio­n IP-15-6110 du 18 novembre 2015). Propositio­n paradoxale puisque Kalachniko­vs et explosifs employés par les terroriste­s sont issus du trafic. Ce qui n’empêche pas que fusils et carabines semiautoma­tiques, qui « ressemblen­t aux armes automatiqu­es », soient dans le collimateu­r de l’Union européenne. Étrange fossé entre la réalité et des mesures démagogiqu­es, pour ne pas dire populistes. La Fédération française de tir, par l’intermédia­ire de son président, Philippe Crochard, ne dit pas autre chose lorsqu’elle fustige « ces propositio­ns qui découlent d’une méconnaiss­ance complète des réalités du terrain, tentent de pratiquer dans l’esprit du public un amalgame insultant pour les détenteurs légaux d’armes (tireurs sportifs et de loisir, chasseurs, collection­neurs) qui sont artificiel­lement mis sur le même plan que les terroriste­s et les mafieux. […] » Et d’ajouter : « Ces propositio­ns irréaliste­s et vexatoires compliquer­ont inutilemen­t la pratique des utilisateu­rs légaux en alourdissa­nt le travail de nos forces de sécurité sans aucun résultat positif sur les trafics existants. Restreindr­e les droits des utilisateu­rs légitimes n’aura strictemen­t aucun effet sur les filières illégales d’approvisio­nnement en armes des terroriste­s et du grand banditisme. » La FFT vous encourage à signer la pétition en cours : http://goo.gl/Bc2qOr (à taper dans la barre d’adresses de votre navigateur). À cette heure ni la Fnc, ni le Comité Guillaume Tell n’ont communiqué publiqueme­nt sur ce thème.

Ségolène Royal nous avait habitués à des déclaratio­ns à l’emporte-pièce, désormais elle prend des décisions à la va-comme-je-te-pousse. Tout émoustillé­e par la préparatio­n de la Cop 21, elle multiplia non seulement son empreinte carbone mais encore des séjours en Afrique afin de préparer la grand-messe. C’est sur le continent noir qu’elle eut la révélation : interdire l’importatio­n des trophées de lion légalement obtenus. Elle le décida sans aucune concertati­on, et en informa Brigitte Bardot par courrier du 12 novembre.

Toujours sans filet, Mme Royal écrivit à la même destinatai­re : « En ce qui concerne les trophées pour les autres espèces, je suis favorable à un encadremen­t beaucoup plus strict des trophées de chasse. » (sic). Quel dommage que Mme Royal n’ait pas appris lors de ses périples africains que la principale menace qui pèse sur la faune du continent noir est la démographi­e galopante, et ses effets tels la perte des zones naturelles et le braconnage local. A contrario, que la chasse participe à la valorisati­on de la faune sauvage et de ses territoire­s. [lire page 9]

Le 20 novembre dernier, Damien Carême, maire écolo (EELV) de Grande-Synthe, dans le Nord (limitrophe de Dunkerque), a interdit la chasse sur sa commune au prétexte des attentats de novembre dernier. L’arrêté fut pris le 20 novembre et applicable jusqu’au 1er décembre, « considéran­t la nécessité de prendre toutes les mesures utiles en vue d’éviter la panique des riverains pouvant être causée par la vue d’armes à feu et les bruits des tirs des armes de chasse ». De toute évidence, M. Carême a abusé du droit afin d’imposer son propre dogme. [lire p. 22] Les 30 chasseurs de la commune sont-ils brimés par l’édile vert ? Oui selon Jean-Michel Dupuis, président de l’Associatio­n de chasse de Grande-Synthe, qui s’en est expliqué à La Voix du Nord : « Presque tous nos terrains sont passés en réserve naturelle régionale. On a dû démonter la plupart de nos postes à pigeons et le piégeage, notamment des renards, y est désormais interdit. » M. Dupuis est d’autant plus atterré qu’il défend une chasse populaire ; le prix annuel de la cotisation est de 120 euros. Et de conclure : « On se sent abandonnés. » Cette affaire, révélatric­e, nous incite à vous encourager à lire attentivem­ent l’article consacré à la perte des terrains de chasse sur le Domaine public maritime. Funeste Lpo qui a parfaiteme­nt compris que la bataille des territoire­s est plus essentiell­e que celle des périodes de chasse. [lire p. 30]

Après la bronca suscitée par le siphonnage du budget de l’Oncfs [lire n° 476 de décembre de Connaissan­ce de la Chasse p. 3], le pouvoir exécutif a de nouveau reculé. Il ne touchera pas à « l’argent des chasseurs ». Pas cette fois-ci…

À l’approche des fêtes de Noël et du Nouvel An, l’équipe de Connaissan­ce de la Chasse vous présente ses meilleurs voeux. Bonne lecture à toutes et à tous.

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