Connaissance de la Chasse

Tir des laies obligatoir­e

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Les bruits percent les vitres pour envahir la cour. En bordure de l’immense massif, le pavillon cossu vibre sous la joie collective et matinale. À l’intérieur, l’odeur de la cheminée crépitante se mêle admirablem­ent aux émanations du petit déjeuner carné. Quel luxe de connaître ces ambiances proprement cynégétiqu­es qui plaisent tant à ceux qui les découvrent ! Parmi le groupe « C’est nouveau. Désormais, les fédération­s nous délivrent nos bracelets au titre du plan de chasse sanglier, avec l’injonction d’un nombre minimal de laies de plus de 60 kilos à prélever dans l’année. Si symbolique­ment cette mesure est forte, elle demeure sans incidence puisque nous savons tous que des laies sont tirées dans toute chasse en battue. D’après nos dernières statistiqu­es, il ressort que sur 53 sangliers rieur et bavard, Jacky Leroux, encadré de sa « garde rapprochée », échafaude la tactique du jour, penché sur une table recouverte d’une carte topographi­que. Le vendredi, c’est jour de battue.

Amodiatair­es fidèles

« Depuis 36 ans, notre amicale gère deux lots en forêt de Retz. Aujourd’hui, nous irons sur le bien (Bois du Tillet), 27 étaient des mâles et 26 des femelles, soit un équilibre presque parfait des sexes tous poids confondus. Les laies de plus de 60 kilos constituai­ent 31 % du total femelle et pour les mâles ce ratio est de 41 %. À l’inverse, sur notre second lot (Rond Capitaine) et pour la même période, le ratio était du simple pour les femelles (21 % de plus de 60 kg) au double de prélèvemen­t pour les mâles (43 % de plus de 60 kg). » Si le monde fédéral et associatif fut l’instigateu­r des consignes de non-tir sur les laies corpulente­s, il semblerait bien que la tendance aille désormais dans la direction contraire. nommé “Rond Capitaine” (910 ha) », introduit l’homme énergique. « Le massif forestier de Retz, et ce lot en particulie­r, a toujours abrité une belle population de cervidés, petits comme grands. Mais c’est sur le sanglier que les effectifs ont connu les évolutions les plus sensibles durant ces dernières décennies. » Depuis sa création en 1979, l’Amicale des chasseurs du Tillet a connu bien des changement­s de moeurs cynégétiqu­es. « Le petit gibier était une chasse dominante sur notre lot du Bois du Tillet », poursuit Jean-Claude Martin, le secrétaire. « Bécasse, faisan (vénéré), lièvre, lapin et même perdrix rouge étaient chassés devant soi ou au chien d’arrêt. Ce n’est qu’en 1985 que les premières traces de sanglier furent aperçues. Plus tard, en 1992, nous avons opéré un changement radical en quittant la chasse du petit pour nous tourner vers celle du grand gibier. Les densités n’étaient pas celles d’aujourd’hui, mais elles étaient suffisante­s pour expliquer ce revirement. » « La généralisa­tion des plans de chasse et des consignes restrictiv­es de tir ont largement contribué à l’émancipati­on du sanglier en France. De fait, l’espèce a colonisé des secteurs dans lesquels

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Réputée pour ses hêtraies cathédrale­s, la forêt de Retz est l’une des plus productive­s de France.
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