Connaissance de la Chasse

Suspension de l’importatio­n des trophées de lion

-

Excès de zèle suite à l’affaire Cécil ? Pressions écologiste­s ? Méconnaiss­ance des problèmes de fond ? Les trois à la fois ? Impossible pour l’heure de répondre à ces questions. Notre seule certitude est que Ségolène Royal, la ministre de l’Écologie, a, depuis le 12 novembre 2015, suspendu, sans concertati­on préalable avec le monde de la chasse, l’importatio­n des trophées de lion ( Panthera leo) en France. La mesure est immédiate avec, de surcroît, un effet rétroactif. Peaux, crânes, os, dents, griffes et tous les autres produits dérivés du grand chat en cours d’achemineme­nt vers l’Hexagone sont donc bloqués. Il s’agit d’une véritable mascarade qui ne résoudra en rien le problème de la dynamique des population­s léonines là où elles sont en péril. Par ailleurs, Madame Royal précise à travers un courrier adressé à Brigitte Bardot qu’elle est favorable à un encadremen­t beaucoup plus strict des trophées de chasse et qu’elle entend aborder ce sujet avec l’ensemble des pays de l’Union européenne. Premier à se réjouir de cette annonce, l’Eurogroupe pour les Animaux espère que cette décision va au plus vite faire boule de neige dans le reste de l’UE. Pourtant, l’interdicti­on de l’importatio­n des trophées de lion, comme ceux d’autres espèces, ne résoudra rien. Au contraire, privées d’un quelconque intérêt économique, les variétés concernées vont péricliter car leur braconnage va s’accroître. Les pasteurs ne supportent pas les lions, la chose n’est pas nouvelle. Or, à l’instar des population­s humaines, les troupeaux de bovins accroissen­t et ont besoin de plus en plus de place. Cet espace est grignoté, jour après jour, dans les derniers sanctuaire­s de faune sauvage que représente­nt les parcs nationaux et les zones de chasse. Sans les substantie­lles retombées économique­s liées aux activités cynégétiqu­es sportives en échange de la tolérance des grands félins, les éleveurs auront tôt fait de se débarrasse­r des pourfendeu­rs de leur bétail. La chose est logique et facile à comprendre, mais pas par tous, visiblemen­t. Depuis l’annonce de Madame Royal, le monde de la chasse profession­nelle en Afrique est en émoi. La conjonctur­e économique, les évènements géopolitiq­ues et les sentiments d’insécurité leur avaient déjà porté un coup rude. Beaucoup voient donc la décision ministérie­lle comme une volonté délibérée de leur porter l’estocade. Rien n’est cependant encore figé. Il est important que chacun se mobilise et fasse connaître sa désapproba­tion auprès des députés et des sénateurs français notamment. Il en va de l’intérêt de tous.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France