Connaissance de la Chasse

Par dessus l’étang...

- François-Xavier Allonneau fx.allonneau@editions-lariviere.fr

Toute une époque. Une autre époque… Jamais l’on ne compta autant de chasseurs en France qu’au milieu de ces années 1970. Georges Pompidou est décédé, un autre président chasseur lui succède. Le dernier de la « lignée ». Depuis 1965, et cette première superbe chanson – Chez Laurette – qui le fit connaître, Michel Delpech est devenu l’un des plus populaires chanteurs dits de variété, à 19 ans à peine. En quelques saisons, le tout jeune homme signe des succès : Wight is Wight, Et Paul chantait « Yesterday », Pour un flirt, Que Marianne était jolie, Les Divorcés, Rimbaud chanterait, Ce Fou de Nicolas...

Régulièrem­ent, le chanteur-compositeu­r se rend en Sologne, à La Ferté-Saint-Cyr (Loir-et-Cher) où vit une partie de sa famille. Là, il foule la campagne et la forêt, s’assied aux bords des étangs et regarde les oiseaux rejoindre les nuages. C’est ici qu’il puise l’inspiratio­n d’un autre de ses tubes. En 1974, il compose Le Chasseur, Jean-Michel Rivat et Michel Pelay en signent les paroles. Ode moderne à la chasse, à la fusion avec une nature non sacralisée, simplement aimée et respectée. Incroyable thème, succès inouï. Michel Delpech signe encore de belles chansons – Quand j’étais chanteur, Ce lundi-là avant d’offrir en 1977 le dernier bijou d’une série fantastiqu­e : Le Loir-et-Cher. Décidément, l’homme ne renie pas ses racines, ni ses goûts. Que ces temps nous paraissent lointains.

Dimanche 3 janvier, le lendemain de la mort de Michel Delpech, nous étions un peu émus, et nostalgiqu­es, à l’idée de dire adieu à un beau et grand chanteur populaire qui symbolisa une certaine bonté, une France heureuse. Nous ne chassions pas des oies, ni des perdreaux. Peu importe que l’épagneul fut un labrador, nous lui dédiions cette sortie, et fredonnion­s « notre » chanson : Le Chasseur.

« Il était cinq heures du matin On avançait dans les marais Couverts de brume. J’avais mon fusil dans les mains, Un passereau prenait au loin De l’altitude. Les chiens pressés marchaient devant Dans les roseaux.

Par dessus l’étang Soudain j’ai vu Passer les oies sauvages. Elles s’en allaient Vers le Midi, La Méditerran­ée.

Un vol de perdreaux Par dessus les champs Montait dans les nuages. La forêt chantait, Le soleil brillait Au bout des marécages. Avec mon fusil dans les mains Au fond de moi je me sentais Un peu coupable. Alors je suis parti tout seul J’ai emmené mon épagneul En promenade. Je regardais Le bleu du ciel Et j’étais bien.

Par dessus l’étang Soudain j’ai vu Passer les oies sauvages. Elles s’en allaient Vers le Midi, La Méditerran­ée.

Un vol de perdreaux Par dessus les champs Montait dans les nuages. La forêt chantait, Le soleil brillait Au bout des marécages.

Et tous ces oiseaux Qui étaient si bien Là-haut dans les nuages, J’aurais bien aimé les accompagne­r Au bout de leur voyage.

Oui tous ces oiseaux Qui étaient si bien Là-haut dans les nuages, J’aurais bien aimer les accompagne­r Au bout de leur voyage. »

Bonne lecture à toutes et à tous.

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