Suivez le guide
C’est sur un marais de l’estuaire de la Loire où il a l’habitude d’immortaliser, en période hivernale, des rassemblements importants de canards et de foulques macroules que le naturaliste et photographe Erwan Balança a su figer cette scène. Il nous raconte : « Alors que j’étais en poste sur ce site, j’avais remarqué que les rassemblements d’oiseaux d’eau attisaient la convoitise de prédateurs tels des faucons pélerins, des buses variables, des busards et parfois, aussi, un renard. Quand ce dernier pointait le bout de son museau, anatidés comme rallidés montraient une tendance naturelle à le suivre en nageant derrière lui à quelques mètres seulement alors que le canidé déambulait sur les berges. Ce comportement est en fait bien connu et reproduit artificiellement par l’homme. Ainsi, des scientifiques hollandais capturent des canards en utilisant un petit chien roux dressé qui “guide” les oiseaux vers des nasses où ils sont capturés vivants. Pour ma part, je n’ai jamais vu de renard parvenir à attraper un bec-plat ou une foulque quand ils sont dans l’eau. » Outre les scientifiques décrits par Erwan Balança, des chasseurs néerlandais pratiquent depuis des lustres, dans leurs « canardières », le subterfuge du petit chien roux et blanc dressé (de race Kooiker) pour conduire le gibier d’eau à travers de longs couloirs grillagés jusqu’à des cages à trappes qui permettent parfois la capture d’un grand nombre d’oiseaux en une seule prise. Vers 1800, il y avait environ 1000 canardières aux Pays-Bas. Il en reste aujourd’hui une petite centaine dont une trentaine appartient à l’État. Philippe Aillery