Postiche gascon
Juillet 2015. Je guide pour l’occasion Pablo, chasseur espagnol dont c’est la toute première expérience de tir d’été. Soudain, après 1h30 de pirsch, nous apercevons à quelque 110 m cet étonnant brocard coiffé d’une perruque. Excité par une telle rencontre, je déplie au plus vite le trépied. Mais, contre toute attente, le tireur, venu pour un “6” régulier, refuse dans un premier temps de faire feu ! Rapidement, je comprends qu’en tant que débutant, il pense avoir à faire un animal “anormal” ne suscitant aucun intérêt. Il me faudra près de 20 mn pour lui expliquer la rareté d’un tel trophée, et l’utilité de son prélèvement. Plus ou moins convaincu, il se décide finalement à ajuster sa cible. C’est avec beaucoup d’émotion qu’un peu plus tard, j’admire ce bien joli trophée, même si de son côté Pablo ne réalise toujours pas ce qu’il vient de tirer. Ce n’est qu’une fois rentré, devant la réaction des autres chasseurs et guides, qu’il aura pleinement conscience de sa chance. » Thomas Garnier, guide Actéon, Vic-Fezensac (Gers)
Anomalies suscitant la convoitise des spécialistes du brocard, les perruques ne sont en effet pas monnaie courante. C’est donc toujours un moment unique pour un chasseur de pouvoir prélever un trophée tel celui-ci, et il est fort à parier que ce « débutant » fasse bien des envieux. Rappelons que cette bizarrerie est la conséquence d’une production excessive et anarchique de la masse osseuse des bois sous velours résultant d’un dysfonctionnement du cycle hormonal. Le plus souvent, ce développement finit par recouvrir les yeux, gênant de façon conséquente la vision. Affaibli, l’animal est alors condamné à une mort à court terme.