Connaissance de la Chasse

Vieux « 42 » de la bambousera­ie

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Fidèle parmi les fidèles de Manuel Carona, le fondateur et guide de la compagnie mozambicai­ne Majune Safaris, Martial Elie s’est rendu en novembre 2015 sur le territoire de Niassa pour chasser l’un de ses animaux favoris, à savoir le buffle. Ainsi, au matin du 12, dès 5 h, l’équipe quitte le camp pour rejoindre l’extrémité de la zone où des caffers lui ont déjà échappé à plusieurs reprises. Vers 8 h 30, les pisteurs relèvent des indices frais du passage d’un solitaire. Le véhicule s’arrête, chacun se prépare dans le plus grand silence et la colonne s’ébranle. La chaleur commence à monter. Il fait bientôt plus de 35 °C. Les traces ne sont pas toujours faciles à suivre mais les hommes de ce coin de brousse excellent dans l’art de démêler pareil écheveau, du grand art. La poursuite conduit les chasseurs vers le sommet d’une colline. Manuel demande à son chasseur de se préparer car il pressent que le fuyard n’est pas loin sur l’autre versant. Le biotope, jusqu’alors ouvert, est désormais fermé. Grandes pailles et arbres forment des zones ombragées propices à la remise. La marche devient donc très prudente. La visibilité est réduite à 3 ou 4 mètres. Il ne s’agit pas de buter sur le taureau, ni d’essuyer une charge à bout touchant. Reste que le buffle n’est pas là. Ses pieds conduisent maintenant jusqu’à une bambousera­ie où les feuilles tombées au sol empêchent de se déplacer en silence. Le guide décide donc de contourner partiellem­ent les bambous pour trouver une entrée où la végétation est plus verte et moins bruyante. Ce faisant, la trace de l’animal est recoupée. Bientôt, une masse noire est repérée par le pisteur Nipito, mais l’homme se ravise. Manuel observe à son tour en se rapprochan­t quelque peu. Il décèle finalement des poils. Le fauve est là, tête à droite, immobile, à 30 mètres. Martial raconte : « Je vise à bras franc et tire. Les conditions sont délicates et Manuel double immédiatem­ent. La bête démarre alors en trombe, droit sur nous, en cassant tout sur son passage. Je recharge et peine à trouver une visée car, à cette distance, la lunette me gêne plus qu’elle ne m’avantage. Je lâche finalement ma seconde balle à, à peu près, 8 mètres. Manuel en fait de même dans la foulée. C’est alors que le monstre culbute, son corps passe par-dessus sa tête. Il est désormais sur le dos, ses pattes s’agitent une dernière fois, il est mort. Soulagemen­t et liesse ! Après analyse, il s’avère que nos deux premiers tirs sont en pleines zones vitales. Nos deux balles, comme la seconde du guide, le sont aussi. Ma seconde est à la base du cou. Elle a brisé la colonne vertébrale et provoqué la pirouette incroyable de cet animal de près d’une tonne. Ce fut, sans conteste, la plus belle chasse au buffle de ma vie. » Ce trophée très honorable affiche 42 inches. Félicitati­ons !

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