Sommeil de plomb, sommeil de tesson
La scène que nous propose ici le photographe Julien Picot est sans aucun doute des plus originales. En effet, parvenir à immortaliser un blaireau en pleine lueur du jour n’est déjà pas donné à tout le monde, même si cela a déjà été fait. Mais réaliser un cliché de « tesson » alors que le plantigrade se prélasse sur le dos, façon aoûtien sur la plage avec, pour serviette de bain, un douillet tapis de feuilles, tient de l’exceptionnel. Il faut savoir que la majorité des terriers de blaireaux sont localisés en milieu forestier et plus particulièrement dans les massifs de feuillus. En fait, le choix de l’habitat est déterminé par rapport à certains critères prioritaires tenant compte de la sécurité des lieux, de la nature du sol, de la végétation environnante, de la proximité d’eau et de ressources alimentaires. Classé dans l’ordre des carnivores, ce gros mustélidé est en fait un opportuniste capable, dans l’absolu, de s’alimenter exclusivement de végétaux même s’il affiche une attirance réelle pour les vers de terre qu’il dévore en quantité quand il en a le loisir. Cependant, la particularité de l’espèce réside ailleurs, dans son cycle de reproduction. Ainsi, après la période d’accouplement, qui est variable, s’ensuit une période de repos embryonnaire qui oscille de 3 à 12 mois avant la reprise de développement du foetus. La durée de gestation est en fait de 5 à 6 semaines au terme desquelles la blairelle donne naissance à des blaireautins (entre 1 et 6) qui n’auront pas nécessairement le même père. S’il est chassable à tir, le blaireau reste avant tout un merveilleux animal de vènerie sous terre qui offre des séances de chasse palpitantes. À découvrir dès le 15 mai dans de nombreux départements. Julien Picot, avec Philippe Aillery