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Selon l’enquête d’ampleur internationale, cosignée par Alain Licoppe, il ressort que les cas les plus anciens de colonisation des zones périurbaines se situent en Espagne (Pampelune, Vitoria-Gasteiz), en France (Nancy) et au Canada (Edmonton). Ce sont des zones géographiques où le sanglier est natif ou présent depuis plus de 50 ans. « Même si ces phénomènes de colonisation sont loin d’être récents, l’essentiel des cas rapportés concerne la période 1992-2007, avec une tendance à la diminution lors de la période 20072012. » L’enquête a concerné l’Europe, mais aussi la Chine et le Japon, et des pays fréquentés par des porcs retournés à l’état sauvage (Australie, Usa, Argentine). On constate que, dans la majorité des cas, les sangliers et porcs féraux ne fréquentent de telles zones que depuis 5 à 15 ans. Dans 41 % des cas, il a été relevé une très rapide accoutumance du sanglier, vis-à-vis de l’être humain et de ses pratiques, expliquée par l’absence de chasse et par le nourrissage (volontaire ou non). Il ressort que la clé du problème reste le contrôle de la densité des populations. Chaque ville s’efforce au mieux de répondre aux problèmes posés par les dégâts et risques, depuis la capture puis la translocation (Barcelone), ou l’injection létale (Japon), ou l’envoi à un abattoir (Italie), jusqu’aux tirs d’effarouchement (Norvège) ou les tirs par des lieutenants de louveterie (France)… nées ? « Dans leur remise urbaine, si les sangliers ont été capables de creuser jusqu’à 60 cm de profondeur la terre pour y déloger des tubercules ou des vers de terre, ils n’ont pas touché au composteur à proximité », explique Pierre Feuvrier, citant le cas de Besançon, et de conclure : « On observe que les chevreuils deviennent eux aussi périurbains et portent leur consommation sur les rosiers notamment. » Un sanglier trouvera donc rapidement le moindre espace susceptible de le nourrir et, en ville, « il y en a plus qu’on ne le pense, poursuit Alain Licoppe. Les parcs, mais aussi les friches industrielles, les déchets… constituent autant de ressources ». Et quand cela ne suffit pas, les compagnies peuvent compter sur la générosité des urbains qui leur fournissent le pain (au sens propre comme figuré). Mais le plus précieux reste les chapelets de jardins de ville qui renferment souvent un coin potager, comme en témoigne Alain Licoppe : « Par suivi télémétrique, nous observons que les compagnies urbaines étudiées ont tendance à s’arrêter en premier dans les jardins, avant d’aller se nourrir dans la forêt en périphérie. Cela signifierait donc que le jardin demeure le secteur privilégié par rapport aux zones forestières pour ces sangliers urbanisés. » Enfin, les forêts ne sont pas toutes la panacée pour notre suidé. Certaines offrant une disponibilité alimentaire très faible, au point d’inciter le sanglier à retourner en ville. Une thèse qui coïnciderait avec les propos d’Éric Pesme, directeur adjoint du service des