Crues meurtrières : ça coule de source
Chacun se souvient des crues à répétition qui ont frappé différentes régions de France au cours de ce printemps. Si ces catastrophes ont provoqué de très regrettables pertes humaines et des dégâts colossaux aux bâtis, elles ont aussi frappé de plein fouet une partie de la faune sauvage. Ainsi, le biologiste Gilles Boeuf, spécialiste de la biodiversité et conseiller auprès de la ministre de l’Écologie Ségolène Royal a expliqué que nombre de poissons s’étaient retrouvés piégés au moment de la décrue dans des zones où ils n’évoluent pas habituellement, très loin de leurs secteurs de vie. Mais le plus grand problème a été constaté avec la faune terrestre à une période où beaucoup d’oiseaux étaient en pleine saison de couvaison ou d’élevage des jeunes. Quantités de nids implantés aux abords des cours d’eau ont ainsi été balayés brutalement et leurs habitants emportés et le plus souvent noyés. Certains petits mammifères, des reptiles, des batraciens ou encore des insectes ont aussi payé un lourd tribut. D’autres se sont réfugiés sur des radeaux de fortune et ont dérivé parfois sur de longues distances. Et le scientifique de préciser : « Ces inondations créent des perturbations évidentes sur le vivant, des déplacements massifs de faune, même si ce n’est pas l’événement que je qualifierais de plus catastrophique sur la biodiversité. Cela reste un évènement naturel, ce n’est pas de l’ordre d’une pollution massive… »