Demain, et après
Lever de soleil sur un étang de Brenne (Indre). Photo de Alain Frémond/Oncfs, 1er prix du Concours 2015 des agents de l’Oncfs.
Le mois dernier, nous nous réjouissions – à raison – du retour du lièvre dans nombre de secteurs. Une tendance de fond qui ne cesse de se confirmer au fil de ces dernières saisons. Le grand mérite revient au chasseur qui, seul, a oeuvré à la sauvegarde de cette espèce malgré un environnement souvent hostile à celle-ci. Hélas, les échos sont tout autre du côté de la perdrix grise. L’Oncfs et la Fnc ont rédigé un communiqué commun nous alertant sur la situation de l’élégant galliforme [lire page 44]. Le printemps froid et pluvieux a été fatal à l’espèce. La reproduction est « quasi nulle dans de nombreux territoires », et même les adultes « ont subi de lourdes pertes » dans certaines régions. Ces oiseaux furent victimes des « pires conditions climatiques jamais connues depuis la mise en place des suivis de l’espèce à la fin des années 1970 ». Nous vous annoncions ce triste bilan dans un article du n° 485 de septembre, cartes de Météo France à l’appui [p. 114]. Alors… prudence. Et gardons le moral ! Dans le même numéro, nous présentions les fermes modèles du réseau Agrifaune. Des exploitations qui font le pari d’adoucir leurs méthodes afin de les rendre davantage respectueuses de l’environnement. Certains agriculteurs – chasseurs – allant plus loin en aménageant leurs terres, en plantant des haies et des cultures favorables au petit gibier, en repeuplant notamment en perdrix grises d’origine contrôlée. L’avenir de la chasse française passe essentiellement par celui du petit gibier, sédentaire et migrateur. Aussi il en va de la pérennité de notre art de valoriser, de favoriser, de soutenir – concrètement – ces agriculteurs exemplaires, et visionnaires.
L’expérience du Pas-de-Calais sera peut-être utile dans ce dossier. Nous le saurons rapidement puisque le président de cette Fdc vient d’être élu par ses pairs président de la Fédération nationale des chasseurs, l’instance représentative de la chasse auprès de l’administration et des élus. Willy Schraen a pour lui d’être jeune (47 ans), entrepreneur, et polyglotte nous dit-on. Autant de qualités plutôt rares parmi les responsables fédéraux [lire p. 48]. Doué d’une certaine force de persuasion et d’un certain dynamisme, il lui faudra en redoubler en cette période de flou. Évidemment nous aurons en tête les élections présidentielles. De plus, nous n’oublierons pas que l’Agence française pour la biodiversité sera opérationnelle avant la fin de l’année, et que nous ne savons pas à quelle sauce sera mangé l’Oncfs. De quelle façon l’établissement sera-t-il associé au sein de cette nouvelle structure écolo ? Dans quelques mois, le départ annoncé de Jean-Pierre Poly, directeur général de l’Office depuis douze ans, laisse dubitatif. Qui remplacera ce haut fonctionnaire, lequel dirige savamment son établissement, lequel est un fin connaisseur de l’arcane administratif et de la chose cynégétique ? Avec quelle mission : renforcer l’Office ou le démanteler au profit de l’Afb ? Nous savons à quoi nous en tenir avec l’Agence française pour la biodiversité. Son directeur est Christophe Aubel, ancien directeur du Rassemblement des opposants la chasse (Roc). Le parrain officiel de l’agence n’est autre que Hubert Reeves, ancien président du même Roc (devenu Humanité et biodiversité). MM. Aubel et Reeves ont été adoubés par Mme Ségolène Royal. Autant dire que M. Schraen a du pain sur la planche.
Belle ouverture à nos amis de la moitié nord (18 septembre), et à ceux des 8 départements d’une frange allant de la Manche à l’Indre (25 septembre). Bonne lecture à toutes et à tous.