Façon bulldozer
Le jeudi 20 octobre dernier, Willy Schraen tenait sa première conférence de presse depuis son élection à la présidence de la Fédération nationale des chasseurs fin août. Autant jusqu’à présent, ce type d’exercice était des plus feutrés pour ne pas dire ternes, autant le nouveau président de la Fnc – surnommé « le bulldozer » dans son département du Pas-deCalais – ne manie pas la langue de bois. Cette réunion, enrichie d’échanges avec la salle, fut l’occasion pour M. Schraen de présenter son programme, chose à laquelle ses prédécesseurs ne nous avaient pas habitués. Les maîtres mots de l’équipe dirigeante de la Fnc semblent être « simplifier » et « refonder ». Vous allez constater que les chantiers sont nombreux et ambitieux. Willy Schraen entend les concrétiser au terme de son mandat. Nous reviendrons prochainement sur les détails de ce programme : - instaurer un permis national unique de moins de 200 euros (contre le double actuellement) afin de faciliter les invitations et déplacements à travers la France ;
- supprimer l’examen du permis de chasser ; - le remplacer par une formation initiale et des journées de remise à niveau obligatoires tous les 5 à 10 ans ; - baisser l’âge minimal de la chasse accompagnée à 14 ans (au lieu de 15 ans actuellement) ; - mieux tenir compte et faciliter les votes individuels des chasseurs lors des élections fédérales, tout en conservant le principe des voix/territoire ; - au nom de l’action du chasseur en faveur de la biodiversité, la chasse doit être reconnue d’utilité publique ; - au nom de ce principe, le permis de chasser, les cotisations des piégeurs et toutes actions en faveur de la biodiversité
doivent être défiscalisés ; - supprimer le renouvellement par moitié des conseils d’administration des Fdc tous les 3 ans ; - mettre en place un mandat de 6 ans pour l’ensemble des administrateurs et des présidents des Fdc ; - renforcer le pouvoir des Fédérations régionales des chasseurs au niveau de la conservation et de la gestion des territoires, ainsi qu’au niveau des politiques environnementales ; - valoriser les actions des Fdc à travers un réseau actif ; - repenser le système d’indemnisations des dégâts agricoles dus au grand gibier, en associant les mondes agricoles, forestiers et l’État ; - reconquérir les 750000 kilomètres de chemins ruraux illégalement supprimés en quelques décennies, et y recréer une biodiversité favorable à la nature « banale » et au petit gibier de plaine ; - renforcer la lutte contre les prédateurs et simplifier l’exercice du piégeage ; - assouplir le statut des espèces sauvages, qu’elles soient protégées ou chassables, et instaurer une nouvelle gestion de celles-ci au niveau européen ;
- obtenir une période de chasse significative des oies grises en février ; - rétablir une chasse raisonnée des ortolans dans le Sud-Ouest ; - donner une véritable ambition scientifique à la Fnc, et rassembler les entités de recherche existantes ; - rediscuter les directives européennes Oiseaux et Habitats ; - exiger de la Fédération des associations des chasseurs
d’Europe (Face) qu’elle défende mieux les intérêts de la chasse française, sinon la quitter ; - obtenir l’agrément national pour l’éducation afin de faciliter l’enseignement de la nature par le monde cynégétique ; - créer des écoles de chasse départementales et/ou régionales ; - associer l’ensemble des acteurs de la biodiversité et de la ruralité dont les chasseurs à l’Agence française de la biodiversité ; - rédiger une nouvelle loi chasse qui définira l’exercice de la chasse pour les vingt ans à venir. Bonne lecture à toutes et à tous.