Chevrotine, un retour très critiqué
Depuis le début de cette saison jusqu’à fin mars 2018, un arrêté ministériel temporaire autorise l’emploi de la chevrotine afin de chasser le sanglier (classé nuisible et en battue) dans le département des Landes, afin de lutter contre les dégâts agricoles. Dans le numéro de Connaissance de la Chasse de février, le président de l’Union nationale pour l’utilisation de chien de rouge (Unucr), association prise à témoin par la Fdc des Landes, rappelait son opposition à l’emploi de la chevrotine pour des raisons pratiques et éthiques. C’est au tour de l’Association départementale des chasseurs de grand gibier des Landes de rappeler son opposition à la chevrotine. Morceaux choisis. « - Surprenant que la munition chevrotine (pour certains, magique) n’ait pas été envisagée et choisie lors du Plan national de maîtrise du sanglier. Surprenant que cette munition ait été abandonnée hier par nos anciens, pour sa dangerosité et sa faible performance, et qu’elle soit devenue, comme par magie, sans danger, performante et donc la bonne solution aujourd’hui pour mieux réguler Sus scrofa. - Dire aujourd’hui que cette munition ne blesse pas plus que les balles, le gibier, les chiens, les hommes alors que de nombreux essais et études ont montré qu’à cause de sa faible vitesse et de sa forme sphérique elle avait une tendance à ricocher bien supérieure à celle des balles des armes rayées, ou dire encore que sa portée n’excède pas une trentaine de mètres, semble une véritable escroquerie intellectuelle ! - Un sanglier d’environ 40/50 kg ou plus, a fortiori pas bien tiré, qui recevra trois graines dans une zone vitale, continuera sa course, ne sera pas identifié comme blessé, ne sera pas recherché et crèvera lamentablement après plusieurs jours ou semaines. Il est certain et difficilement contestable que le nombre de sangliers légèrement ou gravement blessés sera plus important. Le nombre des blessés non identifiés sera impossible à déterminer. Quelle garantie sur la sincérité du suivi ? Les analyses et les résultats prévus dans l’arrêté n’auront aucune crédibilité. - Certains ne voudraient-ils pas, sans l’avouer et de manière hypocrite, blesser des sangliers en nombre qui crèveraient plus ou moins incognito? La fin justifiant les moyens. - Nous osons espérer que les chasseurs ne font pas la guerre aux sangliers. Les chasseurs chassent ! »