Valeurs sûres et destinations rares
MATHIEU BRETON, DHD-LAÏKA
Mathieu Breton connaît et maîtrise tous les rouages du tourisme à l’étranger. À ces précieux atouts s’ajoutent une passion exacerbée pour la chasse à travers le monde et une solide expérience de terrain. Il est le responsable du pôle chasse au sein de Dhd-Laïka, agence bien connue que dirige Benoît Maury-Laribière. Qui est le chasseur Mathieu Breton ?
Mathieu Breton : Mon parcours est à la base assez classique. Il a toujours été orienté depuis le début dans le tourisme. J’ai d’abord été personnel naviguant pour une grande compagnie aérienne puis je me suis rendu compte que ce n’était pas véritablement ma tasse de thé. J’ai donc quitté cette voie pour prendre la direction d’une agence de voyage dans le sud parisien durant cinq ans. De rencontres en rencontres, je suis finalement arrivé chez Dhd-Laïka en 2004. Je suis à la base chasseur de petit car issue d’une famille principalement basée en Eure-et-Loir où le lapin, le lièvre et le perdreau ont été mes gibiers de prédilection. Ceci étant, je reste passionné de la chasse sous toutes ses formes. J’ai autant de plaisir à traquer
la grive avec des amis en Champagne que le lapin avec mon père autour de l’aéroport d’Orly ou encore le grand gibier en France ou à l’étranger. Le plaisir est dans la promenade, la découverte, la recherche du gibier avec mon fusil sur l’épaule.
Quelles sont vos fonctions au sein de l’agence DHD-Laïka ?
Je suis arrivé chez Dhd-Laïka sans grande connaissance cynégétique malgré quelques voyages de chasse et de pêche en famille ou entre amis. J’avais par contre une grande expérience du tourisme généraliste ainsi que du transport aérien. Ce sont ces atouts qui m’ont permis, je pense, de développer la chasse au sein de l’agence en 2-3 ans. Actuellement je suis le « responsable » du pôle chasse même si, au sein de l’entreprise, nous travaillons tous ensemble sans lien réel de hiérarchie. Ceci fait une réelle différence et permet de travailler sereinement et sans tension. L’intérêt reste commun à tous et donc tous les acteurs au sein de la société s’investissent au maximum.
Quelles sont les grandes tendances actuelles du marché ?
Je ne peux pas vous répondre précisément. Une chose est cependant certaine, c’est qu’il y a des effets de mode. Ceux-ci sont soit liés à une communication forte de la part des médias qui donnent aux chasseurs l’envie de partir dans tel pays ou de chasser tel gibier. Certains engouements de voyages sont aussi provoqués par la promotion faite, directement ou indirectement, par les chasseurs satisfaits de leurs séjours et qui le font savoir largement autour d’eux. Ceci étant dit, la battue de sanglier, le gibier d’eau et la bécasse restent, quoi qu’il arrive, des références incontournables.
Parlez-nous plus en détail de vos destinations sangliers… Nous comptons cinq destinations spécifiques sangliers dans notre catalogue. Quatre sont axées sur la battue parmi lesquelles on retrouve les classiques Pologne et Hongrie où le chasseur doit partir avec l’optique de faire une belle chasse de type européen. Il aura là-bas l’occasion de prélever des sangliers mais aussi petits et grands cervidés. Nous proposons ensuite le nord de la Turquie et la Tunisie où la démarche doit être différente car ce sont des destinations où les densités sont plus faibles qu’en Europe mais où le but du voyage est de prélever de grands spécimens. Côté approche, nous offrons la possibilité de se rendre au Tadjikistan en hiver. Cette destination était à notre catalogue dans les années 1990 puis a été oubliée jusqu’en 2012, période à laquelle nous l’avons relancée et où bon nombre de nos concurrents nous ont suivis sans forcément maîtriser cette référence. C’est à mon avis le seul pays au monde où l’on peut chasser des grands sangliers à l’approche à un prix très abordable.
Quelles sont vos valeurs sûres en matière de gibier d’eau ?
En tant que passionné de canards, je ne peux que vous dire du bien du delta de la Volga qui est notre produit emblématique depuis maintenant vingt-cinq ans. Ici, il faut vraiment « chasser » et non pas attendre que le gibier tombe tout seul dans la barque. Ce produit, basé sur l’affût des becs-plats européens, s’adresse aux sauvaginiers passionnés. L’Argentine reste aussi une valeur sûre avec des oiseaux plus faciles et une garantie de résultat que l’on retrouve moins sur la Volga.
Si je vous dis produit de proximité et petite chasse, où m’envoyez-vous ?
Sans aucune hésitation, je pense immédiatement à la bécasse en Irlande. Cette destination a été mon premier voyage et j’y retourne presque chaque année. C’est un mélange de proximité et de dépaysement, de facilités et de surprises. L’Irlande est seulement à 1h30 d’avion de Paris mais je vous assure que lorsque vous êtes dans les tourbières et les forêts de sapins du Nord- Ouest, vous avez le sentiment d’être à l’autre bout du monde. Ce qui ne gâche pas le plaisir c’est aussi que les Irlandais adorent les Français, ils sont très accueillants et ils ont de la bonne bière et du bon whisky, en plus des innombrables bécasses. Un incontournable qui répond vraiment à 100 % à votre question. 1- La récolte d’un sanglier géant, ici au Tadjikistan. 2- Chasse souvent physique que celle du mythique marco polo. 3- Superbe cerf maral tiré dans les montagnes du Kazakhstan. 4- L’ibex suscite un fort engouement de la part des nemrods montagnards. A contrario, si je vous demande une vraie aventure au bout du monde… C’est à la fois facile et difficile à définir car l’aventure est différente pour chacun. Certaines personnes sont démunies dès qu’ils sortent de chez eux et n’ont plus de réseau sur leur portable. C’est pour cela que j’aime parler aux futurs voyageurs afin de pouvoir leur conseiller ce qui me semble être la bonne destination. L’Asie centrale reste à mon idée une région du monde où tout est encore possible pour vivre une vraie aventure avec des paysages magnifiques et sans problème d’insécurité.
Quelles grandes évolutions avez-vous noté dans votre métier depuis vos débuts ?
À mon avis, le changement le plus marquant reste le développement de nombreuses offres, bonnes et surtout moins bonnes, sur internet ainsi que l’arrivée sur le marché français d’agences étrangères qui n’offrent pas les statuts et la garantie de sécurité de leurs consoeurs agréées en France. Ces structures extérieures proposent souvent des produits à tarifs bas mais sans transport aérien ni formalités administratives incluses. Or, ceci met le client dans une position délicate si un problème d’avion ou de visa se produit. Dans ce cas, l’enseigne étrangère se dédouane de toute responsabilité. Pourtant, si le chasseur compare le package tout compris d’une agence en France avec le tarif d’un voyage à composer soi-même via une agence étrangère, la différence n’est pas marquante et ne justifie pas à mon idée le fait de prendre de tels risques.
Comment définiriez-vous la griffe « Dhd-Laïka » ?
Je pense que nous offrons un gage de qualité, même si comme partout il nous arrive de faire des erreurs ou d’avoir des soucis divers sur un séjour. Mais, dans tous les cas, nous assumons toujours nos responsabilités et trouvons les solutions avec nos clients. L’exemple typique, et nombre de chasseurs de grand gibier ne me contrediront pas, est le rapatriement des trophées que peu d’agences gèrent. Chez Dhd-Laika, et même si ceci n’est pas une prestation comprise dans le voyage, nous vous garantissons la gestion du rapatriement de vos trophées dans les délais les plus courts possibles. En disant cela, j’ai quelques bons clients qui vont certainement sourire car comme partout il nous arrive d’avoir des délais à « rallonge » dans certains cas, mais jamais de trophées perdus.
Pensez-vous agrandir le catalogue « chasse » en 2017 ?
Nous essayons de trouver de nouvelles idées, de nouveaux territoires et de nouveaux partenaires. Il reste encore énormément de régions à tester, je pense par exemple à la Chine où la chasse est encore théoriquement fermée mais qui sera je l’espère un beau terrain de jeu dans les années à venir. Nous en reparlerons en temps et en heure.
Sur quels critères particuliers référencez-vous vos produits ?
Nous portons d’abord une attention particulière au savoir-faire du prestataire car c’est ce qui fait la fiabilité du produit. Ensuite bien évidemment, nous nous intéressons aux densités de gibier. La qualité de l’hébergement, la facilité d’accès, la nourriture viennent en second plan. Pour qu’un voyage de chasse soit réussi, il faut une personne sérieuse qui vous accueille et un territoire giboyeux. Le reste au final n’est que du « plus » sous réserve, cependant, que le client ait été averti de ce qui l’attend. Je n’enverrais, par exemple, jamais quelqu’un au Tadjikistan en lui vantant la qualité d’un hébergement 3 étoiles et des repas préparés par un chef alors que l’on dort chez l’habitant et que l’on mange du potage durant 8 jours.
Le mot de la fin… Après de nombreuses années dans ce milieu, ma passion est toujours intacte. Je remarque avec joie que de plus en plus de jeunes chasseurs nous contactent pour découvrir la chasse à l’étranger. Est-ce une recrudescence de nouveaux chasseurs ou le manque de gibier sauvage en France alors que nous avons l’un des plus beaux pays de chasse au monde ? Quelle que soit la réponse à cette question, cela me donne de l’espoir pour nos chasses de demain. Aux nouvelles générations, je souhaite la bienvenue et les incite à parcourir nos plaines, nos montagnes, nos zones humides et nos forêts de l’Hexagone. Je reste par ailleurs à leur écoute au sein de Dhd-Laïka pour les renseigner sur le reste de notre planète chasse.