Connaissance de la Chasse

Oui, la chasse de l’ours lui est bénéfique

-

Des chercheurs de l’Imperial College de Londres (RoyaumeUni) et de l’Université de Zagreb (Croatie) ont dernièreme­nt comparé les modalités de gestion des population­s sauvages d’ours bruns en Croatie et en Slovénie. Deux pays voisins mais ayant une approche totalement différente de la gestion de leurs population­s d’ursidés. En Slovénie, comme dans le reste de l’Union européenne, les ours sont protégés et ne sont tués que lorsqu’ils sont nuisibles aux cultures ou au bétail. Résultat : 20 % de la population sont abattus chaque année suite aux dégâts causés. En Croatie, membre également de l’Union européenne mais qui bénéficie encore d’un droit de chasse pour l’espèce, le chiffre n’est que de 8 %. En cause, dixit le rapport, la perception de l’ours faite par les habitants de chaque pays. En Croatie, 10 % des ours peuvent être prélevés chaque année via la chasse. Ce qui génère des rentrées financière­s via les taxes d’abattage mais aussi des emplois, sans oublier l’indemnisat­ion faite aux éleveurs et aux agriculteu­rs. Un système comme cela existe dans d’autres pays dans le monde pour d’autres prédateurs qui fait de l’ours une ressource à préserver. Le Professeur E.J. Milner- Gulland, qui a dirigé l’étude, indique à ce sujet : « Les associatio­ns de chasse locales de Croatie ont actuelleme­nt une relation positive avec l’ours, qui est accepté et valorisé par les collectivi­tés locales. » Au contraire, en Slovénie, l’ours est davantage vu comme une nuisance que l’Union européenne contraint à protéger. « De nombreux Slovènes ont une attitude négative vis-à-vis de l’ours et nous pensons que c’est parce que, contrairem­ent aux Croates, ils voient l’ours en termes de nuisances plutôt qu’en termes de valeur économique et d’utilité », note le scientifiq­ue. Et de poursuivre : « Il y a des preuves solides montrant que le système actuel en Croatie est bénéfique pour les population­s locales et pour la population d’ours, et en le changeant, il pourrait en résulter plus de tension entre les gens et les ours. Si la chasse était interdite en Croatie, ce serait probableme­nt peser sur les relations des Croates avec les ours et cela pourrait aboutir à une augmentati­on des conflits entre les gens et les ours. » N’en déplaise donc à certains, ce rapport démontre qu’en certains pays voire régions la chasse des grands prédateurs contribue à leur préservati­on tout en réduisant les conflits homme-animal. Et que sans l’adhésion des population­s rurales, il est extrêmemen­t difficile de maintenir des population­s viables. Sans oublier enfin qu’en aucun cas des lois européenne­s, strictes, généralist­es qui proposent des solutions toutes faites pour l’ensemble des pays membres ne peuvent être une solution. « Nous ne voulons pas dire que la chasse au trophée est une option de gestion appropriée pour toutes les population­s d’ours bruns. Cependant, chaque pays est différent, et il doit y avoir des variations régionales dans les politiques de conservati­on, de sorte que les gens soient capables de gérer leurs propres population­s », conclut le scientifiq­ue.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France