Tendre goupil
Rapport sur terre et à l’eau, épreuves de déterrage, field trial, concours de meute sur sanglier, chevreuil, cerf, renard, lapin ou lièvre, recherche au sang, la France regorge d’épreuves canines qui permettent de mettre en avant les qualités intrinsèques de chaque race et de chaque groupe de races. Il semblait difficile de faire plus complet, et pourtant. Martin Jambor, le patron de l’organisation de chasse tchèque Hunting Ambiance, nous apprend qu’en Tchéquie justement, il existe des épreuves canines spécifiquement orientées sur le travail des chiens d’arrêt et de rapport en milieu forestier. Et parmi les multiples disciplines liées à ce biotope, nous apprenons que trois sont en rapport étroit avec le renard. Ainsi, les candidats sont soumis à un test de recherche sur renard blessé et perdu. Ils doivent aussi mener une recherche sur une piste forestière de 300 m aboutissant à la découverte de la dépouille et à son rapport. Enfin, ils doivent sauter par-dessus un fossé en tenant un goupil à pleine gueule. C’est au cours d’un rapport au bois que le photographe Adam Simandel a saisi l’image de ce braque de Weimar en pleine extension emportant fièrement son gibier. On imagine la puissance développée par le chien pour balader avec une telle aisance un renard adulte dont le poids oscille entre 6 et 7 kilos. Plusieurs témoignages nous sont parvenus, au fil du temps, de la part de chasseurs français, à propos de rapports naturels sur renards. Ces « portés » étaient l’oeuvre d’auxiliaires très charpentés type drahthaar ou korthals. On imagine mal un épagneul breton ou un pointer charger en gueule un goupil adulte… Adam Simandel, avec Philippe Aillery