Les chasseurs, premiers ecologists de France?
Nous nous en souviendrons de l’été 2018. La coupe du monde de football, l’affaire Benalla, les larmes de Hulot, la valse-hésitation du prélèvement à la source. Il faut que nous mesurions la portée d’un autre évènement estival, lequel va conditionner l’exercice et la pérennité de notre art : la mise en place de la réforme de la chasse. Voulue et menée par Willy Schraen, le président de la Fnc, soutenue par la quasi-unanimité des présidents de Fdc, cette réforme bénéficie de la validation du président de la République, de la bénédiction du président du Sénat. L’alignement des planètes est idéal. Jusqu’à quand ?
Pour des raisons électorales et/ou par pure réflexion, certains politiques réalisent, enfin, que l’on ne peut jeter indéfiniment l’anathème sur telle communauté, ni propager la haine sur les réseaux dits sociaux et sur le terrain, s’abandonnant à une sorte de racisme sociétal. Alors que la « diversité » se hisse quasiment au niveau du triptyque républicain, Liberté, Égalité, Fraternité, paradoxalement ce qui est différent – ici le chasseur et le rural – est méprisé, insulté. Heureusement, il est des politiques qui acceptent de reconnaître publiquement l’action des chasseurs, de les encourager. De les responsabiliser.
Dans ce numéro, Willy Schraen dévoile la réforme de la chasse. [lire page 26] Et d’insister sur le fait que les changements annoncés en appelleront d’autres. À nous de nous montrer dignes de ces ambitions et de ce pari sur l’avenir. Dignes c’est-à-dire pratiquer la chasse avec responsabilité et éthique, s’engager plus encore dans la gestion du gibier, et dans la conservation de la nature dite banale. Il serait stupide, suicidaire même, de ne pas se montrer à la hauteur des enjeux. À propos de la gestion du gibier. Alors que nous écrivons ces lignes, le 6 septembre, un Comité de lutte contre les dégâts de gibier est mis en place par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, et celui de la Transition écologique et solidaire. M. Lecornu, secrétaire d’État de ce dernier ministère, est ambitieux : « Nous nous fixons aujourd’hui l’objectif de réduction de moitié des dégâts d’ici 3 ans. » Parmi les moyens : davantage de compétences données aux Fdc en matière de gestion des plans de chasse. Et la suppression du fonds de péréquation nationale, fonds dans lequel puisaient les Fdc afin de verser les indemnisations des dégâts agricoles. Fonds qui présentait l’inconvénient de diluer les responsabilités fédérales.
Le saviez-vous ? Nicolas Hulot a troqué son poste de ministre contre un nouvel emploi : imprésario de Thierry Coste. Grâce à la mise en cause publique dont il a fait l’objet – triste prétexte de l’ancien ministre d’État –, non seulement M. Coste est cité aux Grosses Têtes – sacre populaire – mais il voit sa cote professionnelle faire un bond inouï. Merci qui ?
À propos d’écologie. La Fnc a lancé une ambitieuse et inédite campagne de communication qui se prolongera jusqu’à fin septembre. Des affiches à Paris, Lyon, Bordeaux, Lille, Marseille et Toulouse. Des émissions et des spots publicitaires radio, des films sur les réseaux sociaux. Le chasseur assume et revendique enfin son autre nature : le naturaliste. L’écologiste. Bon début de saison. Et bonne lecture à toutes et à tous.