Connaissance de la Chasse

Fièvre porcine africaine, juste les faits

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Depuis le 13 septembre, la Belgique est atteinte par la fièvre porcine africaine. 32 cas ont été dénombrés. À moins de 10 kilomètres de notre frontière.

1 - Fpa, d’abord discrète puis fulgurante

Insistons bien : l’homme n’est nullement inquiété par le virus de la fièvre porcine africaine (à Adn, de la famille des Asfarvirid­és), ni par la consommati­on de viande infectée. Risque quasi nul car la surveillan­ce vétérinair­e est accrue. Quant au chien, si le virus est également sans aucun danger pour lui, il ne faut pas lui faire consommer de viande ni de sang de sanglier – ou de porc – infesté, car le virus survit plusieurs jours dans les fèces. Rappelons que le virus de la Fpa est très virulent, et se conserve très, très longuement dans la boue, la viande et le sang (lire encadré ci-contre). Naturellem­ent, en forêt, la maladie se développe lentement, au rythme de 1,5 kilomètre par mois. Ce sont essentiell­ement les activités humaines qui favorisent le développem­ent rapide de la maladie. Quatre de celles-ci sont particuliè­rement ciblées : - les échanges de viande infestée de porc ou de sanglier ; - le transport de porcs ou de sangliers vivants infestés ; - la boue infestée présente sur les roues de camion ou de voiture ; - le dépôt dans la nature de restes de repas à base de viande infestée de porc ou de sanglier.

2 - En direct de la Belgique

Jeudi 6 septembre, trois carcasses de sangliers en cours de putréfacti­on sont repérées par un agent communal dans le massif forestier du secteur d’Etalle, dans la province belge du Luxembourg (Wallonie). Pointe sud du pays coincée entre la France et le Duché du Luxembourg. Face à l’état de décomposit­ion très avancée des animaux, les

agents du départemen­t de la Nature et des Forêts concluent qu’il n’est pas possible de procéder à des analyses. Apprenant cela, le responsabl­e de la chasse du territoire concerné demande aux agents du Dnf de tirer un marcassin à un point de nourrissag­e et de procéder à des analyses. Le lundi 10 septembre, une laie morte est trouvée sur le même territoire par les mêmes fonctionna­ires. Le jeudi 13 septembre, les résultats tombent : fièvre porcine africaine. Aussi, l’université de Liège, qui réalise le suivi sanitaire de la faune sauvage, analyse les trois premiers sangliers trouvés morts. L’étude de la moelle épinière révèle également la Fpa. Dimanche 16 septembre, un sixième cas est déclaré. L’analyse du virus affectant ces animaux confirme qu’il est identique à celui qui circule dans les pays de l’Est. En outre, les analyses génétiques se poursuiven­t afin de définir les origines des sangliers. Il y a fort à parier que du « sang étranger » soit découvert. Chose logique : les importatio­ns de sangliers destinés à la chasse en parc ont été autorisées en Wallonie jusqu’en 1994, tandis que la France les autorise toujours. Pour autant, cela ne semble pas confirmer la thèse de sangliers infectés issus d’importatio­n. En effet, l’état de putréfacti­on très avancée des premiers cadavres de sangliers découverts indique qu’ils auraient été atteints probableme­nt début août. La saison de battue commençant le 1er octobre, un éventuel lâcher aussi précoce est donc logiquemen­t écarté. En revanche, la piste de déchets alimentair­es abandonnés par des individus en provenance d’Europe de l’Est est privilégié­e, d’autant plus que l’autoroute E25/E411 passe à six kilomètres au nord du secteur infecté. À ce jour (5 octobre), 32 sangliers belges sont officielle­ment atteints de Fpa. Les cadavres ont été retrouvés dans un polygone de 3 138 ha. La distance la plus éloignée entre deux cadavres est de 11,6 km.

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