Un trophée long, si long…

Photographe animalier spécialisé dans les clichés de bécasses et de bécassines, Patrick Bouchez a la particularité d’avoir été bécassier et sauvaginier assidu avant de se consacrer essentiellement à l’image. Mais, boîtier en main, l’homme a conservé son oeil de nemrod averti. C’est ainsi qu’il aime à partager des sorties en compagnie d’amis chasseurs, avec lesquels il évolue comme s’il était toujours porteur d’un fusil. Aussi parvient-il souvent à saisir des scènes au coeur de l’action. Patrick apprécie par ailleurs de « chasser » seul en compagnie de ses griffons. En cette fin de saison, il décide d’explorer avec ses chiens un grand bois perché sur une des dernières collines avant le plat pays du Nord, dans l’espoir d’y lever quelques mordorées. Il raconte : « Temps calme et ciel bleu mais pas d’oiseau alors que j’en avais levé la veille sur l’autre partie du massif. Je redescends donc vers le chemin en passant en bordure d’un ravin boisé. Les griffons s’énervent subitement et le plus vieux part en avant comme un lièvre. J’ai compris. Il traîne ici une petite population de faisans vénérés issue d’anciens lâchers. Ces oiseaux sont inabordables et rusés. On ne les trouve jamais aux mêmes endroits et ils décollent de loin. Plutôt que de continuer à avancer, je me poste devant un gros roncier à une vingtaine de mètres du ravin et j’attends mon auxiliaire qui remonte vers moi, accompagné du jeune qui l’avait rejoint. Un premier vénéré décolle vers moi mais il est de l’autre côté du ravin. Les deux chiens descendent dans les ronces et deux coqs vénérés me chargent littéralement. Je parviens à les immortaliser tous les deux. Certes, pas de bécasses aujourd’hui mais les faisans vénérés n’étant pas légion, leur chasse photo est plutôt gratifiante. » Patrick Bouchez, avec Philippe Aillery