Sous la laitue, l’hippo
Habitué des safaris-photos en Afrique, Marc Longuet nous a déjà régalés de nombreuses fois avec ses instantanés de la vie sauvage au coeur de la savane kenyane. Cette fois, il nous propose un plan serré d’un hippopotame qu’il a réalisé, presque malgré lui, dans le marais de Musiara (Masai Mara). Le photographe explique : « Nous sommes en fin de matinée et le soleil est déjà haut. Alors que nous longeons une mare recouverte de laitues d’eau (Pistia stratiotes), je décide de m’arrêter pour réaliser quelques clichés de jacanas qui vaquent au-dessus du couvert végétal aquatique. Après avoir observé les alentours et avoir repéré quelques oreilles d’hippos à l’autre bout du plan d’eau, je décide de descendre du 4×4 pour poser mon trépied au plus près de la surface de la nappe. Reste que mon initiative n’a pas été du goût de cet hippopotame. Le mastodonte a surgi devant moi et effectué un simulacre de charge qui m’a fait rapidement rebrousser chemin après avoir réalisé quelques clichés en rafale. J’ai regagné le véhicule prudemment et l’hippo a disparu sous les plantes, sans doute satisfait de m’avoir éjecté de son territoire. Qu’il soit en train de brouter sur la terre ferme ou qu’il se prélasse dans l’eau, un hippopotame de 3 tonnes doit être évité. Agressif et imprévisible, on dit en Afrique que c’est l’animal le plus dangereux pour l’homme, bien davantage que le lion… » Marc Longuet a entièrement raison quant à l’agressivité du «cheval du fleuve». Il est, après le moustique, incontestablement l’animal le plus dangereux du continent noir. Capable de charges très rapides, sur terre comme dans l’eau, c’est un véritable bulldozer qui ne laisse aucune chance à ses victimes. Un faux placide.
Marc Longuet, avec Philippe Aillery