Nouveau record: le plus beau brocard de France
ET LE PLUS BEAU
Zoom sur un chef-d’oeuvre de la nature. Ces bois constituent désormais la ramure parfaite du chevreuil français.
Zoom sur un chef-d’oeuvre de la nature. Ces bois constituent désormais la ramure parfaite du chevreuil français. Savourons comme il se doit ce cadeau de Diane.
C’est lors du Game Fair 2019, sur le stand de l’Ancgg, que la Commission nationale de l’Association française de mensuration des trophées, sous la présidence du docteur Alain François, a homologué le brocard record. Ce trophée avait été coté avec justesse une première fois par M. Villejean, cotateur Afmt. Résultat final : 211,72 points Cic. Alain François est littéralement enthousiaste : « En termes de points, ce brocard est le deuxième de France, mais en termes de beauté, il s’agit du premier. Symétrie, régularité, hauteur, couleur, grain, puissance, il a tout pour lui. J’ai eu entre les mains nombre de grands trophées de chevreuils mais aussi des têtes bizardes qui me fascinent tant elles sont uniques, mais cet animal-ci est exceptionnel d’esthétisme. »
19 sur 19, la meilleure note
Guy Bonnet, spécialiste du chevreuil et cotateur ayant participé à l’homologation, paraît sonné par ce don de la nature : « Cette ramure de brocard constitue la beauté parfaite en la matière, la perfection tout simplement. Ces bois ont obtenu 19 points de beauté sur 19, qu’ajouter de plus ? Nous voilà face au brocard idéal. »
Cet animal, dont l’âge est estimé à 5 ans, a été chassé en battue par Bruno Bastier dans la Creuse. Précisément sur le territoire de la commune de La Souterraine, à l’ouest du département, en limite de la Haute
Vienne. Observons qu’au nord, le département de l’Indre offre également de particulièrement beaux trophées que l’on peut observer lors de la fameuse exposition de trophées annuelle de Châteauroux. L’animal a été chassé le 30 septembre 2018, « juste à temps car les sillons de disjonction des bois étaient déjà bien marqués sur les pivots », précise Guy Bonnet. Bref, les bois n’allaient pas tarder à tomber. Avec 211,72 points, ce brocard se hisse parmi le petit peloton de tête, lequel regroupe les 7 animaux français dépassant les 200 points, sur 6125 brocards homologués (affichant plus de 105 points).
« Seuil mythique rarement atteint par les trophées internationaux. Ce qui confirme l’excellente potentialité de nos souches de chevreuils », ajoute Guy Bonnet, dans le n° 163 de septembre de Grande Faune, revue de l’Ancgg.
Dans le Catalogue des trophées européens paru en 2010 qui constitue le dernier recensement connu, on comptait 67 animaux seulement dépassant les 200 points, cela parmi 21 nations européennes. Toutefois, nombre de ces trophées records constituent des cas particuliers dans la mesure où leurs ramures sont atypiques, hors norme, anormales. Le développement des bois de certains de ces animaux résulte de maladie, telle l’actinophytose. Le docteur Alain François insista le premier sur cette cause de nombre de têtes bizardes spectaculaires dans son ouvrage Les Têtes bizardes
du chevreuil. Les n° 1 et n° 3 français en sont l’illustration. De plus, d’autres records relèvent de la tête bizarde ou tout du moins sont asymétriques (multipointes), ou encore présentent des bases de bois hyperdéveloppées. Tel est le cas des n° 5, n° 6 et n° 7. Finalement, ces trophées ont souvent un point commun : ils se caractérisent par un certain gigantisme. La cotation est humaine, mais c’est la cotation.
N°2, la référence en beauté
Le seul handicap de ce nouveau record est d’afficher un double déficit : en termes de masse (il ne tutoie pas les 800 g) et de volume (il n’atteint pas les 400 ml).
Il ressort de toutes ces observations, qu’en termes de beauté « normale », l’animal que nous vous présentons ce mois-ci est le premier de France. Sa ramure respecte les canons habituels de beauté du petit cervidé, et représente à merveille l’espèce. Si le désormais n° 4 est très élégant et développe une perlure très puissante, selon Alain François, le nouvel animal record « dépasse le Séverin, lequel était considéré jusqu’à présent comme le plus beau brocard de France » (190,87 points, Aisne, 1978). L’eldorado français des grands brocards se situe-t-il désormais aux confins du Poitou, du Limousin et de la Marche, l’ancien nom de la région de Guéret ?
Remerciements à J.-P. Chavane de Dalmassy, Ancgg-Afmt