Orne, que Luc Besson assume et paie
Propriétaire d’une résidence secondaire à La Trinité-des-Laitiers, dans l’Orne, Luc Besson, réalisateur de films, laisse proliférer les cervidés sur son domaine de 160 hectares, au grand dam des agriculteurs voisins.
La Fdc de l’Orne, en charge de l’indemnisation des dégâts de grand gibier, estime le préjudice à 122 198 euros et a décidé de poursuivre Luc Besson devant le tribunal d’instance d’Argentan (Orne). Selon Maître Lagier, conseil de la fédération : « Nous avons entamé une action récursoire comme le prévoit le Code rural. La fédération paie les dégâts mais peut se retourner contre le tiers qui laisse proliférer le grand gibier. » La population de cervidés réfugiée dans les 84 hectares de massif est estimée entre 50 et 100 animaux. « Cette forêt est dans un état calamiteux », développe l’avocat, pour qui Luc Besson a le droit de ne pas chasser mais pour qui également la liberté des uns commence quand s’arrête celle des autres. « Luc Besson doit assumer les conséquences de son choix », martèle Maître Lagier. « Nous respectons la volonté de Luc Besson de ne pas chasser, par contre il doit assumer les conséquences et doit passer à la caisse. » Pour sa défense, le cinéaste communique en cherchant à s’attirer les bonnes grâces des défenseurs des animaux. Et de déclarer au Parisien : « En plein débat sur le drame de l’écologie et de la biodiversité qui touche toute la planète, les chasseurs de l’Orne me demandent de tuer les cerfs qui passent devant chez moi ! Dois-je mettre mes enfants au balcon pour l’occasion ? Ces gens-là sont à contresens de l’histoire. »
Au final, M. Besson « n’a pas un bon dossier », confie l’avocat de la Fdc de l’Orne et de la Fnc, lequel a fait procéder à plusieurs constats d’huissier. À noter que Luc Besson a refusé tout règlement à l’amiable proposé par la Fdc 61. Pas encore fixée officiellement, la date d’audience serait prévue pour la fin de l’année.