Rca: lion de 2,90 m, grands hylochères et bongos
Intervenant en République centrafricaine, Alain Lefol a réalisé une belle saison sur sa zone située dans le Sud-Est du pays. Un secteur réputé pour sa faune de bakos avec ses très grands bongos et hylochères. Ceci dit toute une faune de savane est également représentée, avec des buffles, différentes antilopes mais aussi des fauves tel ce grand lion de 2,90 m tiré cette année. Alain raconte : « Voilà deux jours que nous entendions ce lion mais le chasseur et moimême étions concentrés sur la piste d’un bongo. Jusqu’à ce petit matin où, à 4h50, de nouveau nous entendons les rugissements. Je propose alors de partir dans la direction du dernier appel, tout en anticipant légèrement le déplacement du fauve. Par chance, alors que nous comblons la distance nous séparant de lui, le lion rugit. Nous approchons jusqu’à le découvrir en bordure d’un bako à 30 m, de trois-quarts face, tête et épaule partiellement cachées par un gros arbre. À ma grande surprise, un autre lion disparait sur sa droite. Sans doute ce dernier nous a-t-il vus. Mon chasseur place sa balle au plus près de l’épaule, sachant que l’angle n’est pas idéal. À l’impact, le lion fléchit sur ses pattes avant, et rentre dans le bako sans émettre de son. S’ensuit un grand silence. Selon moi la balle est mortelle. Mais le lion n’est pas encore mort… Nous décidons de patienter. Une heure et quart plus tard, nous entrons dans le bako afin d’entamer les recherches. Je trouve du sang rapidement, sang bien trop foncé… Je suis seul avec mon pisteur, le chasseur demeure à 20 mètres derrière nous. La densité de la végétation et la faible visibilité nous imposent une extrême prudence. Après 15 minutes de marche délicate, un léger bruit ressemblant à un ronflement nous parvient. Le fauve est toujours vivant. Blessé, fatigué, mais vivant. Mon pisteur passe derrière moi pour ne pas me gêner en cas de charge. Nous redoublons de précautions. Le vent est bon. Je me retrouve à 15 mètres du lion, couché mais pas de tout son long. Il regarde devant lui, la tête relativement haute. Je suis de trois-quarts arrière. Comme je contrôle la situation, je fais venir le chasseur pour qu’il achève son animal. Tout doucement, le chasseur me rejoint. Il est très ému, son rythme cardiaque doit faire du 180. Néanmoins, il place une bonne balle. À l’impact, le lion bondit face à lui, rugit puis s’écroule. Sa dernière charge l’a fait progresser de 25 mètres.
Il est là, massif, splendide. Quel intense moment. Nous sommes partagés entre grande joie et émotion. Saluons ce grand félin comme il le mérite, avec respect. »