Optique : Aimpoint Acro C-1
LE PLUS PETIT DES POINTS ROUGES SUÉDOIS
Toujours plus petit, plus résistant et plus performant ! Telle pourrait être la devise du dernier-né des points rouges Aimpoint, l’Acro. Ce modèle tubulaire minuscule, conçu pour la glissière des pistolets, s’adapte aisément à nos carabines où il se fait oublier grâce à son poids light, pour se rappeler à notre bon souvenir au moment du tir.
Soixante grammes, 30 mm de haut, autant de large et seulement 47 mm de long ! Vous l’aurez compris, l’Acro, le dernier-né des collimateurs Aimpoint, est des plus compacts et légers. Il a été développé principalement pour les armes de poing mais, comme nous allons le voir, sa compacité, sa légèreté et sa résistance aux chocs et aux pires conditions climatiques en font une optique particulièrement intéressante pour la chasse en battue et pour le chasseur qui souhaite posséder un équipement ultraléger, capable néanmoins de lui offrir une visée rapide et confortable. La forme carrée de l’Acro peut surprendre, mais ce collimateur a été pensé et dessiné pour venir coiffer la glissière d’un pistolet automatique – ou si vous préférez sa culasse mobile –, dont il reprend en partie la forme. Cela vous donne une idée de ses dimensions. En choisissant d’installer ce point rouge sur une pièce mobile, qui recule et avance violemment à chaque tir, Aimpoint avait une obligation : faire de l’ultrasolide, de l’endurant, presque de l’incassable. Et la firme suédoise y est parvenue !
L’Acro sans accroc
Il faut dire que depuis toujours elle teste ses collimateurs dans les pires conditions. Et cette fois encore, elle n’y est pas allée de main morte. L’Acro a dû faire ses preuves entre -30 et +60 °C et les prototypes, montés sur des pistolets Smith & Wesson de calibre .40, ont subi chacun 20000 tirs pour être validés. Ils n’ont pas bougé ! Après un tel traitement de choc, il est sûr que l’Acro supportera sans problème les tirs répétés de votre carabine, même si cette dernière est chambrée dans un calibre violent.
En dépit de sa forme carrée, l’Acro est un modèle « tubulaire ». C’est-à-dire que la Led, ou Del en français, pour « diode électroluminescente », et la fenêtre sur laquelle elle est projetée sont « enfermées » dans un corps optique fermé à chaque extrémité par une lentille. Côté objectif, on trouve de plus une vitre de protection amovible. L’idée d’Aimpoint est de pouvoir changer cette lentille qui se trouvera, sur une arme de poing, au plus près des gaz
brûlants, sans avoir à changer l’optique tout entière. Il est peu probable que ce genre de désagrément survienne sur une arme d’épaule et de chasse, puisque la bouche du canon est assez loin de l’optique, mais en cas de choc, de chute, il est bon de savoir que la lentille frontale peut être changée sans gros investissement.
Comme tous les viseurs Aimpoint, l’Acro est étanche. Ce modèle résiste à une immersion sous 5 m d’eau, cela devrait vous protéger d’une journée de pluie diluvienne au poste.
5 cm de diamètre à 50 m
Le point rouge de ce collimateur mesure 3,5 Moa de diamètre ; logique, il a été destiné au tir en mouvement à l’arme de poing et doit donc être suffisamment gros à courte distance pour être visible. Là encore, c’est un cahier des charges idéal pour la battue où l’on tire en général à moins de 50 m. 3,5 Moa représente, en l’occurrence, un cercle de 10 cm à 100 m, soit 5 et 2,5 cm à 50 m et 25 m. Ces dimensions vous paraîtront peut-être importantes, mais sachez qu’Aimpoint propose le H2 en 2 et 4 Moa et qu’après avoir testé les deux, nous étions plutôt convaincus par le 4 Moa pour les tirs de battue, à courte distance. Avec les 3,5 Moa, on est quasiment dans la même configuration.
Du fait de l’étanchéité totale de ce collimateur, la poussière sera également bannie de l’optique, comme la boue ou le sable. Une étanchéité qui vaut aussi pour les composants électroniques ou la batterie, qui sont scellés à l’intérieur du corps d’aluminium anodisé noir mat. La batterie est différente de celle que l’on trouve d’ordinaire sur les Aimpoint. Logique puisque l’appareil est des plus petits. Ici c’est une CR1225, une pile de 3 volts au lithium, qui alimente le point rouge. Cette petite pile devrait vous offrir une année et demie d’illumination à forte intensité et huit complètes avec les plus faibles illuminations. La batterie se retire facilement sans avoir à déposer le point rouge de la carabine sur laquelle il est installé. Cela signifie aussi que vous n’aurez pas à refaire de réglage des impacts lorsque la pile sera épuisée. Cette dernière est en effet logée sur le côté gauche de l’appareil dans une niche cylindrique recouverte d’un capot vissé dans lequel a été usinée une croix imposante. Vous l’aurez compris,vous pourrez utiliser un tournevis cruciforme pour retirer la pile, mais fort heureusement, cela marche aussi avec une pièce de quelques centimes d’euros, les rouges. Forcément ! Côté gauche, on trouve le système de réglage de l’illumination sous
la forme d’une grosse pièce de caoutchouc basculante. Dessus se trouvent deux grosses flèches, une vers le haut au centre de laquelle est découpé le signe +, et une vers le bas où a été usiné le signe –. C’est très clair.
Le réglage de l’illumination est des plus simples. Chaque pression sur la partie haute ou basse de ce poussoir fait monter ou baisser l’illumination d’un niveau. Vous disposez ainsi de 10 paliers d’illumination différents, 8 pour le jour et 2 très légers pour la nuit ou la pénombre. Point fort de cette commande d’illumination, elle est très accessible et peut facilement être pilotée avec des gants.
Pour les tirs Acro… batiques
Le réglage des impacts est moins simple qu’à l’accoutumée. Si vous connaissez un peu les viseurs Aimpoint, vous vous souvenez sans doute des collimateurs dont le réglage pouvait être fait avec le culot d’une de nos balles, ou avec le cache-tourelle transformé en outil, une fois dévissé et retourné. Cela permettait de régler son point rouge facilement, sans avoir avec soi une batterie d’outils. Pas sur l’Acro. Ce dernier nécessite une clé Torx pour faire varier les impacts de 17 mm par clic à 100 m, soit 8,5 mm à 50 m. C’est moins simple mais la clé est fournie avec le point rouge. Le point fort de l’Acro reste à venir, puisqu’il s’agit de son montage ou plus exactement de la faible hauteur de ce dernier. Ce modèle est destiné à s’adapter à la glissière des armes de poing et donc à être au ras de l’arme. C’est aussi le cas sur une carabine, avec un montage type Weaver-Picatinny. Non seulement ce point rouge s’installe de façon économique, mais surtout le centre de la visée est situé 14 mm à peine au-dessus du canon, contre 22 mm pour le plus bas des points rouges classiques. Ces 8 petits millimètres en apparence vous permettront de rester au contact de la crosse, bien épaulé lors de vos tirs. Monté sur une arme, ce petit point rouge est un régal. On vise comme avec une hausse et un guidon sans lever la tête et on se retrouve dans l’axe du viseur ; c’est pratique, rapide et confortable. Comme toujours la parallaxe est inexistante et même si vous épaulez de façon acrobatique, vous serez toujours dans l’axe, le point visé sera le point atteint, que demander d’autre ? L’image restituée au travers de la fenêtre carrée de 16 mm de côté est bonne et en tirant, comme il se doit, avec les deux yeux ouverts, on trouve vite la cible et on bénéficie d’un champ visuel illimité. C’est parfait.
Bref, avec autant de qualités, et malgré un prix de 745 euros, assez
élevé, on se dit qu’une fois encore Aimpoint a réussi son nouveau produit, une constante depuis 1975. Mais surtout, la firme suédoise a su proposer une alternative aux minipoints rouges fenêtres en termes de compacité, de poids et de visée tout en restant fidèle à ses choix technologique et à ses modèles tubulaires qui mettent à l’abri de la pluie notamment, la Led et l’électronique. Avec une interface à serrage rapide pour rail Weaver-Picatinny, ce point rouge a tout pour plaire, d’ailleurs je crois bien que j’en suis déjà totalement accro…