Connaissance de la Chasse

Les agriculteu­rs?

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Pêle-mêle, mais pas forcément de façon unanime, les représenta­nts et syndicats agricoles demandent :

- la hausse des prélèvemen­ts de sangliers ;

- la suppressio­n du nourrissag­e (déjà interdit par la loi) et son strict

contrôle, mais aussi la suppressio­n de l’agrainage ;

- la suppressio­n de toutes consignes de tir restrictiv­es

(ou « tir sélectif »), dont le tir des laies suitées ;

- la suppressio­n du plan de chasse sanglier quand il existe,

et au contraire la généralisa­tion du statut de nuisible ;

- le tir « libre » toute l’année, de jour comme de nuit ;

- le recours au piégeage (comme l’a prévu l’arrêté ministérie­l

en 2017-2018 dans le Gard, de façon expériment­ale) ;

- l’arrêt des lâchers de sangliers (déjà interdits par la loi en territoire

ouvert) ;

- l’arrêt des plantation­s de miscanthus, refuge inextricab­le à sangliers ; - la simplifica­tion de la déclaratio­n des dégâts

dont la dématérial­isation ;

- la réforme de l’indemnisat­ion des dégâts, dont la rediscussi­on

du « juste prix », etc.

Les échanges entre les représenta­nts du monde agricole et les présidents des Fdc ont révélé qu’une certaine incompréhe­nsion demeurait malgré le souhait affiché de dialoguer. Le problème réside dans le partage du diagnostic, et la reconnaiss­ance apaisée des responsabi­lités respective­s. Notons que le ministre de l’Agricultur­e, M. Guillaume, a demandé (dans une vidéo préenregis­trée) la réduction de moitié des dégâts en trois ans. Ce qui fit sursauter la salle, tout comme le président de la Fnc. Enfin, relevons la bonne volonté affichée par la présidente de la Fnsea, Christiane Lambert, après une période de très fortes tensions avec la Fnc (lire interview exceptionn­elle p. 72). Et celle-ci de demander « un dialogue entre acteurs de la ruralité », après s’être déclarée « pro-chasse » devant le futur directeur général de l’Office français de la biodiversi­té et le directeur de

- des méthodes agricoles intensives qui suppriment toute biodiversi­té

en plaine, dont le petit gibier ;

- du parcellair­e toujours plus grand. « Comment voulez-vous faire sortir des sangliers de pièces de maïs de 150 ha ? », interroge le président de la Fdc de la Vendée, Gilles Douillard ;

- des biocarbura­nts destinés à la méthanisat­ion, qui engendrent jusqu’à 2 récoltes en 1 année, dont l’une au printemps. « La double peine » dixit le président de la Fdc de l’Oise, Guy Harlé d’Ophove ; - des trop nombreuses demandes d’indemnisat­ion non réalistes. Jusqu’à 35 % dans la Nièvre, selon le président de la Fdc, Bernard Perrin ;

- de l’implantati­on de cultures trop appétentes, « provocatri­ces »,

en bordure de forêt, etc.

l’Agence française de la biodiversi­té – noyautée par la mouvance anti-chasse – lors d’une journée Agrifaune. Bonne volonté partagée par le charismati­que Pascal Ferey, membre du bureau de l’Assemblée permanente des chambres d’agricultur­e. Tout ceci n’empêche pas Willy Schraen de préciser sa vision : l’agricultur­e intensive supprime la biodiversi­té en plaine, faisant disparaîtr­e le petit gibier, lequel hier était le socle de la chasse française. Aussi, faute de grives, on chasse des sangliers. Que les agriculteu­rs développen­t des actions afin de faire revenir le petit gibier, et les chasseurs réinvestir­ont la plaine et les lisières, et y débusquero­nt les sangliers. Premier pas vers la fin du « tout sanglier » ? Il semblerait que les représenta­nts agricoles aient conscience de cette logique (lire éditorial du n° 523 de novembre de

Connaissan­ce de la Chasse).

Pour sa part, Mme Lambert insiste sur l’importance de l’éco-contributi­on que versent les chasseurs. Rappelons que désormais – toujours dans le cadre de la réforme de la chasse française menée par Willy Schraen –, pour chaque validation, chaque saison, la Fnc prélèvera 5 euros tandis que l’État versera 10 euros. Soit un total de 15 euros par chasseur qui alimentero­nt un fonds dédié « à la protection et à la reconquête de la biodiversi­té ». La patronne de la Fnsea propose que ce nouveau flux financier serve à financer des actions menées par les Fdc, Frc et Fnc, sous contrôle de l’Ofb, en faveur de la biodiversi­té en plaine, en coopératio­n avec le monde agricole. Interrogé sur ce point, le président de la Fdc de la Marne, Jacky Desbrosse, nous répond : « Certes, mais il faut que les représenta­nts agricoles, les dirigeants de la Fnsea notamment, donnent des gages de leur vo

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