Connaissance de la Chasse

Ce qu’ont décidé

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Les débats entre les présidents des Fdc, leurs directeurs et administra­teurs, ont donné lieu à une demi-douzaine de votes de motions :

• les présidents de Fdc ont majoritair­ement accepté le principe d’une diminution « réelle et significat­ive » des population­s de sangliers ;

• ils ont voté à 98 % pour donner mandat au bureau et au conseil d’administra­tion de la Fnc afin de réformer le système d’indemnisat­ion des dégâts agricoles ;

• ils souhaitent conserver la mission de service public des Fdc en matière de gestion des dégâts, laquelle avait été remise en cause par certains d’entre eux ;

• ils demandent une aide de l’État afin d’assurer la gestion des dégâts (secrétaria­t et expertise) qu’ils assument déjà. Aussi, court l’idée de ponctionne­r une partie de la redevance perçue par l’Oncfs sur chaque validation ;

lonté de généralise­r les méthodes Agrifaune que tout un chacun reconnaît vertueuses et efficaces. »

Côté prévention des dégâts, un président de Fdc met en garde : « La prévention représente 10 % de la facture totale, ne pouvons-nous pas faire davantage ? »

Tous les moyens sont-ils possibles ?

La régulation du sanglier passera-t-elle par le piégeage, le tir de nuit, etc. ? À la tribune, le député Alain Perea pose des limites : « La chasse n’est pas un métier. » Pour sa part, Jacky Desbrosse cadre le débat : « Nous devons tous bien être d’accord que nous ne parlons pas d’éradicatio­n mais de chasse. Or, tout acte de chasse, de gestion et de régulation devrait être réalisé essentiell­ement par le chasseur. » Situation intéressan­te : le directeur de la Fdc de

• ils demandent que le financemen­t des dégâts agricoles n’incombe plus aux seuls chasseurs, étant entendu que ceux-ci ne sont pas les seuls responsabl­es de la situation actuelle, et qu’ils estiment que 30 % du territoire national sont peu ou ne sont plus chassables. Le président de la Fnc demande « une responsabi­lité financière élargie à d’autres acteurs » ; • enfin, ils ont voté à 90 % pour la constituti­on d’une « boîte à

Moselle, Arnaud Steil, nous confirme la possibilit­é qu’a le chasseur de son départemen­t de tirer de nuit, avec source lumineuse, et toute l’année, un sanglier classé nuisible et piégeable. « Les chasseurs mosellans ont accepté ces mesures. Et heureuseme­nt, car nous avons chassé 24000 sangliers malgré la forte pression de chasse et les nombreux moyens mis en oeuvre. Et l’espèce se porte toujours mieux du fait du réchauffem­ent climatique. » Arnaud Steil précise : « La problémati­que du sanglier et des dégâts est commune, mais la chasse et les territoire­s sont pluriels. Aussi, les méthodes seront plurielles. Ce que nous faisons en Moselle n’est pas obligatoir­ement transposab­le dans le Sud ou ailleurs. » Un président de Fdc résume l’idée : « En matière de lutte contre les dégâts, il faut veiller à bâtir un cadre général assez vaste pour permettre une applicatio­n locale la plus adaptée possible. » outils » anti-dégâts qui recensera les mesures existantes afin de les mettre à dispositio­n de chaque Fdc, lesquelles les emploieron­t ou non selon la situation et les réalités du terrain. Cette boîte à outils devrait également rassembler des réglementa­tions à venir. Telle la chasse du sanglier au mois de mars qui devrait être autorisée au niveau national prochainem­ent (lire n° 523 de novembre de Connaissan­ce de la Chasse, p. 16).

En outre, la Fnc se réserve le droit de poser une question prioritair­e de constituti­onnalité (Qcp), par l’entremise de Maître Patrick Spinosi, avocat au Conseil d’État, à propos de la législatio­n en matière d’organisati­on de l’indemnisat­ion des dégâts. Au final, les présidents des Fdc se sont accordés pour lancer la réforme des dégâts. Laquelle passera par une pression de chasse accrue exercée sur l’espèce ainsi que par le cofinancem­ent des indemnisat­ions (lire ci-dessus). La balle est à la fois dans le camp des chasseurs et du gouverneme­nt. Chaque année, l’État verse 25 à 30 millions afin de protéger le loup (chiffre en hausse constante), est-il possible – et logique – qu’il fasse quelque chose pour la bête noire ? Et peut-être davantage essentiel : les chasseurs accepteron­t-ils de faire baisser les population­s de sangliers tandis que le petit gibier de plaine ne cesse de disparaîtr­e ?

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