Grand griffon vendéen, un courant très chouan
UN RUSTIQUE ÉLÉGANT
Jadis chasseur de loup, le grand griffon vendéen excelle aujourd’hui dans la voie du sanglier. La preuve avec Jérôme Renaud, du côté d’Oléron.
Stature imposante, poil broussailleux, sourcil prononcé, autant dire que le grand griffon vendéen a une bonne vraie gueule de gaulois. Jadis chasseur de loup, il excelle aujourd’hui dans la voie du sanglier. La preuve par 17 avec Jérôme Renaud et ses auxiliaires, du côté d’Oléron.
Insulaire d’origine, Jérôme Renaud fait ses premiers pas aux chiens courants en Dordogne, région qu’il habite un temps pour raisons professionnelles. Son choix se porte alors vers le Bruno du Jura. Le petit Suisse se voulant un auxiliaire particulièrement résistant en montagne, et convenant ainsi parfaitement aux terrains escarpés du Périgord.
Courageux et têtu
Pour autant, si sa meute fait merveille à mener les sangliers, le Charentais ne dispose pas encore de chien de pied. Une carence qu’il ne tarde pas à combler en faisant l’acquisition de son tout premier grand griffon vendéen. Une femelle qui le séduit aussitôt, tant par son allure que par ses capacités de limier. Doté d’un tel auxiliaire de pied, et d’une meute jurassienne exemplaire, l’équipage ravit les chasseurs de la région. Viennent pourtant un second griffon, puis une première portée… Aujourd’hui retraité et de retour sur son île d’origine, cet amateur de chiens courants a définitivement fait cap à l’ouest, abandonnant l’helvète au profit du chouan. Pas moins de quatorze sujets, de grande taille et au poil broussailleux, habitent désormais le chenil « De Passion Nez Brénais Oléronais ». Un équipage que leur maître découple à raison de deux à trois fois par semaine, tantôt sur l’île, tantôt sur le massif de la Coubre qui borde le continent ; point de rendez-vous de notre battue du lendemain.
Couverte pour l’essentiel de grands résineux, cette forêt domaniale s’étale sur quelque 4 500 ha, et jouit d’une réputation giboyeuse qui n’est plus à démontrer, tant elle abrite en nombre suidés et cervidés (lire reportage dans le n° 524 de décembre 2019, p. 52). Aussi, ce matin, Jérôme
décide-t-il de ne pas faire le pied. « Les chiens seront découplés de meute à mort », nous explique-t-il. « Et vu les densités d’animaux, il est fort probable qu’ils lancent rapidement. »
Tandis que le chef de battue attribue les postes et délivre les indispensables consignes de sécurité, notre hôte, quant à lui, s’affaire autour de ses auxiliaires. Ici, la prudence est de mise. La plupart des chiens se voient donc équipés d’un grelot, d’un collier de géolocalisation
et surtout d’un gilet kevlar de protection. « Un investissement pour le moins important, mais indispensable », ajoute l’Oléronais. « Têtu, le grand griffon vendéen porte bien le nom de sa région d’origine ! Il fait preuve parfois d’un vrai caractère de cochon, ce qui explique probablement pourquoi il excelle au sanglier ! Rien ne l’effraie. Et il ne refuse jamais le contact si la bête se met au ferme, bien au contraire. Aussi, mieux vaut-il prévenir que