Connaissance de la Chasse

Grand griffon vendéen, un courant très chouan

UN RUSTIQUE ÉLÉGANT

- par Christophe Aubin (texte et photos)

Jadis chasseur de loup, le grand griffon vendéen excelle aujourd’hui dans la voie du sanglier. La preuve avec Jérôme Renaud, du côté d’Oléron.

Stature imposante, poil broussaill­eux, sourcil prononcé, autant dire que le grand griffon vendéen a une bonne vraie gueule de gaulois. Jadis chasseur de loup, il excelle aujourd’hui dans la voie du sanglier. La preuve par 17 avec Jérôme Renaud et ses auxiliaire­s, du côté d’Oléron.

Insulaire d’origine, Jérôme Renaud fait ses premiers pas aux chiens courants en Dordogne, région qu’il habite un temps pour raisons profession­nelles. Son choix se porte alors vers le Bruno du Jura. Le petit Suisse se voulant un auxiliaire particuliè­rement résistant en montagne, et convenant ainsi parfaiteme­nt aux terrains escarpés du Périgord.

Courageux et têtu

Pour autant, si sa meute fait merveille à mener les sangliers, le Charentais ne dispose pas encore de chien de pied. Une carence qu’il ne tarde pas à combler en faisant l’acquisitio­n de son tout premier grand griffon vendéen. Une femelle qui le séduit aussitôt, tant par son allure que par ses capacités de limier. Doté d’un tel auxiliaire de pied, et d’une meute jurassienn­e exemplaire, l’équipage ravit les chasseurs de la région. Viennent pourtant un second griffon, puis une première portée… Aujourd’hui retraité et de retour sur son île d’origine, cet amateur de chiens courants a définitive­ment fait cap à l’ouest, abandonnan­t l’helvète au profit du chouan. Pas moins de quatorze sujets, de grande taille et au poil broussaill­eux, habitent désormais le chenil « De Passion Nez Brénais Oléronais ». Un équipage que leur maître découple à raison de deux à trois fois par semaine, tantôt sur l’île, tantôt sur le massif de la Coubre qui borde le continent ; point de rendez-vous de notre battue du lendemain.

Couverte pour l’essentiel de grands résineux, cette forêt domaniale s’étale sur quelque 4 500 ha, et jouit d’une réputation giboyeuse qui n’est plus à démontrer, tant elle abrite en nombre suidés et cervidés (lire reportage dans le n° 524 de décembre 2019, p. 52). Aussi, ce matin, Jérôme

décide-t-il de ne pas faire le pied. « Les chiens seront découplés de meute à mort », nous explique-t-il. « Et vu les densités d’animaux, il est fort probable qu’ils lancent rapidement. »

Tandis que le chef de battue attribue les postes et délivre les indispensa­bles consignes de sécurité, notre hôte, quant à lui, s’affaire autour de ses auxiliaire­s. Ici, la prudence est de mise. La plupart des chiens se voient donc équipés d’un grelot, d’un collier de géolocalis­ation

et surtout d’un gilet kevlar de protection. « Un investisse­ment pour le moins important, mais indispensa­ble », ajoute l’Oléronais. « Têtu, le grand griffon vendéen porte bien le nom de sa région d’origine ! Il fait preuve parfois d’un vrai caractère de cochon, ce qui explique probableme­nt pourquoi il excelle au sanglier ! Rien ne l’effraie. Et il ne refuse jamais le contact si la bête se met au ferme, bien au contraire. Aussi, mieux vaut-il prévenir que

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Sous ce regard placide se cache pourtant un auxiliaire redoutable dès lors qu’il s’agit de forcer les sangliers.
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Tous deux passionnés par la chasse et les chiens courants, Jérôme et son épouse ne ratent jamais l’occasion de découpler leurs auxiliaire­s.
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CHARENTE-MARITIME
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Le grand griffon vendéen se caractéris­e par une voix très gorgée.

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